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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
A deux pas du centre d’incendie et de secours de la Blaiserie et en face de la piscine Tournesol, les grandes manœuvres vont bientôt démarrer. C’est là que la SNC Berberis du groupe Pichet a prévu de construire un ensemble d’immeubles pour un total de 110 logements. Le foncier (6 400m2) a longtemps été propriété du Département, qui y avait sa direction de l’équipement. « On savait que ça n’allait pas rester en l’état, mais on ne s’attendait pas à un tel projet », déplore Hugues Caillat, à l’origine du collectif « Résidence Tournesol ». Les riverains contestent d’abord la méthode. « Il n’y a pas eu de concertation au préalable, on a découvert le projet en plein mois de juillet l’année dernière et ça n’a pas été facile de consulter le permis de construire... »
Au-delà, la hauteur des résidences (18 mètres en front de rue Dieudonné-Costes) laisse craindre une perte de luminosité et d’intimité pour les habitants de la résidence Tournesol voisine. « Sans compter que les voitures seront garées à quelques mètres de nos fenêtres », regrette une autre résidente. Le recours gracieux auprès de la Ville ayant fait long feu à l’automne et une visio avec le promoteur s’étant soldée par une fin de non-recevoir, le collectif a choisi la voie judiciaire pour se faire entendre. Il a déposé un recours contentieux auprès du tribunal administratif (TA) de Poitiers. « Les trente co-propriétaires de notre résidence et trois propriétaires de pavillons de la rue de la Blaiserie ont signé », ajoute Hugues Caillat. A ce jour, le TA est en attente du mémoire en défense de la mairie de Poitiers. Mais l’action judiciaire n’est pas suspensive et le promoteur pourrait donc démarrer les travaux dès le printemps.
Dans cette affaire, la Ville de Poitiers argue sa bonne foi. « Dans la première version du promoteur, il y avait quatre immeubles en R+4, dans la nouvelle il n’y en a plus qu’un en front de parcelle, donc sans gêne pour les voisins », assure Aloïs Gaborit, conseiller municipal délégué à l’Urbanisme et au Foncier. L’élu comprend les réticences des riverains mais salue aussi « le gros travail fait par les services pour préserver un cœur d’îlot paysager, deux cèdres, intégrer des nichoirs, hôtels à insectes... On ne peut pas accepter ou refuser des projets comme bon nous semble, il y a un cadre légal à respecter ».
Reste que la pression foncière est particulièrement forte à Poitiers, ville prisée des promoteurs et investisseurs privés. La preuve avec ces courriers reçus par Dominique et Elisabeth Métais, habitants de la rue de la Blaiserie. « Dès qu’on a 1 500m2, les promoteurs cherchent à acheter, parfois à des prix incroyables. Notre voisin a reçu une proposition à trois fois le prix du marché ! » Un phénomène de spéculation dont Aloïs Gaborit est conscient. « Cette surenchère ne doit pas conduire à ce que les habitants de Poitiers ne puissent plus se loger. On encourage les promoteurs à venir nous voir très en amont pour améliorer la qualité de leur projet et aussi l’acceptabilité. » Dans le cas d’espèce, cela semble un peu tard. Sollicité par nos soins, le groupe Pichet n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.
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