La carte scolaire fait débat

La Vienne va perdre des enseignants à la rentrée 2023. Résultat, les mesures de carte scolaire, justifiées pour l’administration, suscitent une levée de boucliers particulièrement forte cette année.

Romain Mudrak - @romainmudrak

Le7.info

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34 retraits de postes d’enseignant dans les écoles pour 12 attributions. Les mesures de carte scolaire proposées par le Directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen) pour la Vienne ne passent pas inaperçues (retrouvez la liste des écoles concernées ci-dessous). A la rentrée 2023, le département devra « rendre » 10 postes de professeurs des écoles au ministère. Ce n’était pas arrivé depuis longtemps. De quoi obliger Fabrice Bathélémy à faire des choix. « Il faut se rappeler que la Vienne a perdu 2 880 élèves en cinq ans mais reste sur un solde positif de 44 postes. »

« J’ai pris ces décisions sur la base de données objectives, les résultats des élèves aux évaluations nationales », poursuit le Dasen. Si en CP, la maîtrise des « savoirs fondamentaux » est supérieure au niveau national, ce n’est plus le cas en CE1, ni à l’arrivée en 6e. Pour renverser la tendance, Fabrice Barthélémy a donc proposé de « développer la formation des enseignants » en créant une brigade de remplacement dédié avec 6 postes ; 
d’attribuer 2 conseillers pédagogiques supplémentaires sur les circonscriptions Nord-Vienne et Châtellerault particulièrement en difficulté ; et de renforcer la 
« brigade d’appui » composée d’enseignants qui interviennent dans les classes aux côtés de leurs collègues pour rétablir un climat serein. De 3, leur nombre passera à 5.

D’autres critères ont été pris en compte, selon le Dasen. Les indicateurs de positionnement social des écoles, le taux d’encadrement - « nombre moyen d’élèves par classe inférieur à 25,25 »-, la présence d’une Unité d’inclusion. Mais les fermetures de classes restent un drame au niveau d’une école, voire d’une commune. L’Association de parents d’élèves de Saint-Exupéry, à Poitiers, se mobilise depuis plusieurs semaines :
 « On a toujours 10 à 15 élèves qui arrivent chaque année, parfois avec des difficultés, il y a beaucoup d’inclusion », note Djoy Schock, la présidente. Un comptage sera effectué à la rentrée. Mais la perspective de devoir chambouler l’organisation au dernier moment ne réjouit personne. Pour le Snuipp86, la Vienne reste « sous-dotée ». 
« Peut-on dire franchement que les conditions d’enseignement et de remplacement ont été bonnes ces cinq dernières années ? », interroge Gilles Tabourdeau, pour qui le Dasen 
« n’entend pas les arguments ».