Aujourd'hui
Suez a imaginé un espace pédagogique doublé d’un escape game au sein de son centre de tri sélectif de Saint-Eloi, à Poitiers. L’objectif ? Sensibiliser le grand public et transmettre les bons gestes afin de réduire les « impuretés » non valorisables qui représentent près de 30% des matières collectées.
Au centre de la pièce, un coffre fermé par un cadenas à quatre chiffres. Tout autour, des poubelles ! Le but du jeu ? Bien trier ses déchets pour découvrir le code et accéder au trésor. A la demande de Grand Poitiers, l’entreprise Suez, gestionnaire du centre de tri de Saint-Eloi, a imaginé un escape game totalement gratuit pour transmettre au grand public les bons gestes en matière de tri des déchets (lire l’encadré). Première étape, répondre à quelques questions afin d’obtenir un mot de passe. Exemple : combien de temps met un mouchoir à se décomposer dans la nature ? En quoi sont transformés les plastiques après le centre de tri ? De là, vous disposez ensuite d’une boîte remplie de déchets à jeter, au choix, dans le bac jaune, un container noir destiné à l’incinération, au compost, dans la borne à verre ou à textile… On n’en dira pas plus afin de laisser le plaisir de la découverte aux futurs candidats.
Le travail des valoristes
« Il y a des pièges pour ouvrir le débat, mais rassurez-vous tout le monde a le droit à l’erreur », commente François Migault, responsable de production. Des indices figurent sur les panneaux suspendus au mur. Mais ce n’est pas tout. En réalité, avant d’atteindre l’escape game, les groupes commencent toujours par visiter les installations et écouter le topo des experts. L’occasion de poser toutes les questions sur le contenu du bac jaune. Ce jour-là, une quinzaine d’habitants de Montamisé dont trois enfants ont répondu présent. L’idée est venue de l’animatrice nature de la commune. « J’avais des doutes sur certains déchets, je ne savais pas où les jeter, maintenant j’ai les idées claires, je pourrai en parler autour de moi », assure Denis, « scotché par les équipements ultramodernes et le travail des valoristes ». « Quand on a vu tout ça, on a envie de faire le moins de déchets possible », estime Chantal. Gérard, lui, n’en revient pas de tous les objets qui se retrouvent dans le bac jaune par erreur ou par paresse : « Les gens jettent sans s’occuper de ce qu’il se passe derrière. Il faut faire gaffe aux salariés qui travaillent ici. » Chaque année, un tiers des 30 000 tonnes de déchets jetés dans la poubelle jaune sont refusées par le centre de tri de Suez. Ils sont alors incinérés dans l’unité de valorisation énergétique.
« Tous les emballages du quotidien vont dans le bac jaune », clame François Migault. Cela va du petit colis en carton au blister des magazines en passant par les pots de yaourts avec leurs opercules et les barquettes de viande. Parmi les autres trucs à savoir pour bien trier, inutile de rincer les boites de conserves, n’écrasez pas les bouteilles et laissez les bouchons en plastique dessus ! Ne froissez pas le papier et évitez aussi d’imbriquer les déchets les uns dans les autres afin de faciliter le travail des machines et des valoristes. Au final, limitez vos efforts à la maison sauf celui d’aller jusqu’à la poubelle.
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