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Aujourd'hui
Doucine ou l’art du réemploi
Clara Schobert redonne vie aux matières oubliées en créant des tenues uniques à partir de textiles de seconde main et d’objets détournés. L’étudiante en informatique a fondé sa propre marque, Doucine.
Au centre de la pièce, un coffre fermé par un cadenas à quatre chiffres. Tout autour, des poubelles ! Le but du jeu ? Bien trier ses déchets pour découvrir le code et accéder au trésor. A la demande de Grand Poitiers, l’entreprise Suez, gestionnaire du centre de tri de Saint-Eloi, a imaginé un escape game totalement gratuit pour transmettre au grand public les bons gestes en matière de tri des déchets (lire l’encadré). Première étape, répondre à quelques questions afin d’obtenir un mot de passe. Exemple : combien de temps met un mouchoir à se décomposer dans la nature ? En quoi sont transformés les plastiques après le centre de tri ? De là, vous disposez ensuite d’une boîte remplie de déchets à jeter, au choix, dans le bac jaune, un container noir destiné à l’incinération, au compost, dans la borne à verre ou à textile… On n’en dira pas plus afin de laisser le plaisir de la découverte aux futurs candidats.
« Il y a des pièges pour ouvrir le débat, mais rassurez-vous tout le monde a le droit à l’erreur », commente François Migault, responsable de production. Des indices figurent sur les panneaux suspendus au mur. Mais ce n’est pas tout. En réalité, avant d’atteindre l’escape game, les groupes commencent toujours par visiter les installations et écouter le topo des experts. L’occasion de poser toutes les questions sur le contenu du bac jaune. Ce jour-là, une quinzaine d’habitants de Montamisé dont trois enfants ont répondu présent. L’idée est venue de l’animatrice nature de la commune. « J’avais des doutes sur certains déchets, je ne savais pas où les jeter, maintenant j’ai les idées claires, je pourrai en parler autour de moi », assure Denis, « scotché par les équipements ultramodernes et le travail des valoristes ». « Quand on a vu tout ça, on a envie de faire le moins de déchets possible », estime Chantal. Gérard, lui, n’en revient pas de tous les objets qui se retrouvent dans le bac jaune par erreur ou par paresse : « Les gens jettent sans s’occuper de ce qu’il se passe derrière. Il faut faire gaffe aux salariés qui travaillent ici. » Chaque année, un tiers des 30 000 tonnes de déchets jetés dans la poubelle jaune sont refusées par le centre de tri de Suez. Ils sont alors incinérés dans l’unité de valorisation énergétique.
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