Aujourd'hui
Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Alarmante cet été, sensible à la rentrée et toujours problématique aujourd’hui, la question des transports scolaires reste un vrai casse-tête, pour les collectivités comme pour les parents d’élèves qui, en raison de la pénurie de chauffeurs, ne sont jamais à l’abri d’une suspension de ligne. Le 10 janvier toutefois, sur la S17 qui dessert le collège Renaudot à Saint-Benoît, ce sont les enfants qui ont eu une belle frayeur. « C’est sport pour aller au collège !, confiait le soir-même l’un des jeunes passagers à sa mère. Ce matin la chauffeuse a roulé en utilisant le frein à main. Elle nous a dit accrochez-vous, mettez vos ceintures, il y a un problème de frein. » Inquiétude de la maman qui n’a pas été la seule à recevoir cette confidence… Plusieurs parents sont mêmes allés porter plainte auprès des services de police. Ils ont aussi écrit un courrier aux maires de Saint-Benoît et Poitiers, à Vitalis et à Grand Poitiers. « C’est un incident qui a été vécu comme un problème de frein, tempère Cédric Faivre, le directeur de Vitalis. Nous avons aussitôt rebouclé avec notre exploitant partenaire. La conductrice a bien appelé sa centrale quand elle a vu un voyant s’allumer sur son pupitre, mais il signalait une « information moteur » et son supérieur lui a confirmé qu’elle pouvait poursuivre sa route en toute sécurité. » Alors, incompréhension ? Interprétation ? Minimisation ? Quoi qu’il se soit passé ce matin-là, cela ne fait qu’ajouter à « une situation toujours hypertendue », convient Frankie Angebault, vice-président aux Mobilités de Grand Poitiers. Sur Grand Châtellerault, son homologue Hindeley Mattard pointe les mêmes effets et la même cause : un sous-effectif chez les prestataires, Transdev, Les Rapides du Poitou, Transports Martin, Demellier et Avenir Atlantique.
« Depuis novembre, on a trois ou quatre lignes quasiment suspendues chaque semaine par manque de conducteurs, déplore Cédric Faivre. A chaque fois, on identifie avec nos partenaires les lignes qui ont le moins d’impact sur les élèves, celles auxquelles peut se substituer un réseau régulier par exemple. » Sur Grand Châtellerault, le réseau des TAC sert aussi régulièrement de roue de secours. En parallèle, les collectivités et leurs prestataires essaient de multiplier les enchaînements de courses. Mais cette solution a ses inconvénients -des modifications d’horaires impromptues, des retards ou l’inverse…- et ses limites. « Pour la rentrée, face au sous-effectif de nos affrétés, on avait déjà maximisé les enchaînements », note Cédric Faivre. « On comprend le mécontentement des parents. On ne se voile pas la face, mais on ne peut que leur expliquer, en étant le plus précis possible, souligne Hindeley Mattard. La solution serait de redonner de l’attractivité à ce métier. » Les conditions de travail du ramassage scolaire, malheureusement, ne plaident pas en ce sens, avec des horaires particulièrement morcelés et une convention collective moins intéressante que celle des transports urbains.
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