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Transports routiers : démographie en berne
Catégories : Economie, Entreprise Date : mercredi 04 janvier 2023Bien qu’il affiche des effectifs croissants, le secteur des transports routiers dans sa grande diversité nourrit des inquiétudes à moyen terme, en raison d’une pyramide des âges vieillissante et de recrutements compliqués.
Avec des effectifs en hausse de 3,5% en 2021, entre 2 et 3% en 2022, les transports routiers affichent une activité soutenue en Nouvelle-Aquitaine. « Même dans le contexte de la crise sanitaire, le nombre de salariés a augmenté, notamment en raison du développement du e-commerce », commente Olivier Martin, animateur de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique (OPTL). Selon la conjoncture, « on aura probablement un tassement de cette activité cette année, avec peut-être un report de consommation vers les voyages… », avance Caroline Braun-Metzger, la déléguée régionale de la Fédération nationale des transports routiers. Difficile, au sein d’une branche très diverse, qui regroupe aussi bien le transport de marchandises, de passagers, le sanitaire ou encore les convois exceptionnels, de savoir de quoi l’avenir sera fait. « Le transport de marchandises est dépendant de l’économie mais les autocaristes -dans le scolaire surtout- ou le transport sanitaire répondent à une autre logique », illustre Olivier Martin. Seul point commun : « Toutes les branches sont en pénurie de main-d’œuvre. »
Une inquiétude croissante
Le transport routier, qui emploie aujourd’hui 65 500 salariés en Nouvelle-Aquitaine, dont 36 000 dans le seul transport de marchandises, peine à compléter ses effectifs. Ici comme ailleurs, les recrutements sont compliqués, voire « très difficiles » glisse Caroline Braun-Metzger. Et la démographie actuelle n’augure rien de bon, avec un âge moyen de 45,3 ans, et même 52,4 ans dans le transport routier de voyageurs. « La pyramide des âges à cinq ans est source d’inquiétude dans les entreprises. La difficulté n’est pas tant d’adapter les embauches à l’activité mais de remplacer les salariés qui partent en retraite, complète Olivier Martin. La branche recrute à tout âge mais les métiers du transport sont des métiers dans lesquels on entre traditionnellement tard, vers 35 ans, souvent dans le cadre d’une reconversion. » De plus, la représentation majoritaire des conducteurs -70% des effectifs- masque souvent la pluralité des métiers, lesquels incluent l’exploitation ou encore la mécanique poids lourds.
Vitalis offre le permis D
Afin de remédier aux problèmes de recrutement et de consolider ses effectifs à moyen voire long terme, Vitalis finance le permis D de ses futurs conducteurs de bus.
La crise sanitaire, en accentuant l’absentéisme dans les rangs de Vitalis, n’a fait que mettre en évidence une réalité. « Fin 2021, nous avions du retard dans les recrutements, constate Denis Teulière, le directeur des ressources humaines. Il manquait dix chauffeurs de bus (ndlr, sur 250 en temps normal) et nous avions des difficultés à recruter par les canaux classiques. Nous avons donc mis en place un plan de communication plus musclé pour recruter entre 40 et 45 chauffeurs. » Un plan assorti d’une promesse de formation au permis D. La proposition a séduit près de 300 candidats. Résultat, le 16 août dernier, 44 nouveaux conducteurs ont intégré les effectifs, dont 11 qui n’avaient au départ qu’un permis B de plus de deux ans. Les candidats ont suivi une formation de type CAP de trois mois auprès de La Poitevine et de l’Aftral, puis « en interne sur le réseau » afin d’appréhender la trentaine de lignes urbaines. L’opération, budgétée à hauteur de 300 000€, va se répéter dans les prochaines années. Vitalis la mène en partenariat avec Adecco qui prend en charge la formation et les huit premiers mois en CDI intérimaire des candidats, avant leur pleine intégration aux effectifs de Vitalis. « Il est intéressant de recruter des personnes de l’extérieur, qui ont connu d’autres procédures de travail, note le directeur Cédric Faivre. Ils apportent un regard différent. »
Crédit photo : DR.
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