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En dépit d’un taux de chômage historiquement bas dans la Vienne, la situation économique des entreprises reste précaire. Car à leurs difficultés de recrutement s’ajoutent cette année de vraies incertitudes autour de l’inflation et des coûts de l’énergie.
Solidement implanté sur la Technopole du Futuroscope, le cabinet de conseil en ressources humaines Actiforces (44 collaborateurs sur plusieurs sites) a vécu une année 2022 faste. Et ce n’est pas les Plans de sauvegarde de l’emploi qui ont occupé ses collaborateurs mais bel et bien le recrutement. « On a multiplié par deux le chiffre d’affaires sur cette partie », témoigne Gery Delmar, PDG d’Actiforces. La banque, l’industrie, l’ingénierie ou les... ressources humaines ont renforcé leurs effectifs. Mais à dire vrai, tous les secteurs sans exception cherchent à recruter. « On est sur une augmentation de près de 40% des offres diffusées via nos services, soit près de 30 000 offres en 2022, dont 50% en CDI. C’est énorme ! », appuie Célia Rodrigues-Minau, directrice territoriale de Pôle Emploi. Avec un taux de chômage à 5,9%, en baisse de 0,6% sur un an, la Vienne a fait figure de très bon élève l’année dernière.
Au hit-parade des secteurs les plus demandeurs, figurent les services à la personne, le bâtiment, l’industrie, le commerce et la santé. En décembre, le site pole-emploi.fr comptait encore 5 900 offres, dont 50% sur Poitiers, 20% sur Châtellerault, le reste dans les autres territoires. Signe d’une inflexion des recruteurs, « beaucoup acceptent des profils de gens peu ou pas qualifiés, avec une majorité de contrats à durée indéterminée », précise la cadre de Pôle Emploi. Cependant, l’embellie sur le front de l’emploi est-elle amenée à durer ? « A titre personnel, j’ai revu les objectifs du cabinet à la baisse car on s’attend à un retournement de conjoncture, constate Gery Delmar. Nos clients sont confrontés à des incertitudes et font donc preuve de prudence. Ils ont toujours des besoins mais préfèrent temporiser, dans l’attente de nouveaux signaux économiques. »
Si certains secteurs se mettent en veille, d’autres surfent sur une dynamique insolente et se réinventent pour coller aussi aux attentes des salariés. « Pour l’un de nos clients, sous-traitant de marques de luxe, nous avons mis en place des parcours de formation spécifiques », commente Margaux Motillon, collaboratrice du cabinet RH Emplois et Compétences. Célia Rodrigues-Minau l’admet sans fard, le taux de chômage au plus bas oblige les entreprises à « plancher sur les conditions de travail, les salaires, les représentations... » D’où la multiplication des sessions d’immersion en milieu professionnel, notamment pour les demandeurs d’emploi de longue durée.
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jeudi 21 novembre