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Les déchets à bacs comptés
Catégories : Société, Environnement, Développement durable Date : jeudi 08 décembre 2022Après une année blanche de test, la mise en place de la redevance incitative va entrer dans sa phase concrète l’an prochain dans les 85 communes du Sud-Vienne adhérentes au Simer. La tarification se fera désormais à la levée, c’est-à-dire au nombre de bacs sortis par an.
A partir du 1er janvier, la Redevance incitative (RI) sera appliquée sur les 85 communes ayant délégué au Simer la collecte des ordures ménagères. Exit donc l’actuelle redevance d’enlèvement des ordures ménagère (REOM), place à la RI ! Les 58 000 habitants du Sud-Vienne concernés ont reçu en novembre une facture fictive, simple indication du montant qu’ils devront acquitter l’an prochain, à nombre de bacs équivalents. Entre la pesée des déchets et le nombre de levées -à l’aide de bacs pucés et individualisés-, le Simer a en effet choisi le second système pour établir sa nouvelle tarification. « Pour des raisons d’ordre technique », précise Patrick Royer. Au terme de cette année blanche, le président du syndicat intercommunal constate déjà des « résultats spectaculaires », avec « une baisse de 37% du volume de sacs noirs ». Et par ricochet de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). « Notre objectif pour la première année était de réduire de 1 500 tonnes les déchets sur le territoire, nous en étions déjà fin octobre à près de 3 300 tonnes. »
La loi de Transition énergétique a posé le cadre dès 2015. La hausse exponentielle du montant de la TGAP pour chaque tonne de déchets enfouie(*) a achevé de convaincre le syndicat intercommunal d’agir. De 18€, elle est passée aujourd’hui à 51€ et atteindra 65€ en 2025. A ce tarif, et dans un contexte économique particulièrement tendu pour les collectivités (Le 7 n° 586), il devient crucial de « limiter la production d’emballages et de favoriser le recyclage et la réduction des déchets ménagers, souligne Justine Chabaud, vice-présidente du Simer. Auparavant, 73% du contenant de la poubelle noire n’avait rien à y faire, notamment les biodéchets, qui sont compostables. »
Un forfait de 12 levées
La RI se décompose comme suit : une part fixe calculée selon la composition du foyer, une part proportionnelle dans la limite de 12 levées par an et une part variable au-delà, soit par exemple pour une personne seule ne sollicitant pas plus de 12 levées : 122,15€ + 74,36€ = 196,51€, contre 210€ actuellement. « 73% des ménages sortent leur bac noir une fois voire moins d’une fois par mois, remarque Patrick Royer. Notre territoire compte beaucoup de foyers de deux personnes. Les familles plus nombreuses seront moins gagnantes mais il n’est pas possible de faire des tarifs sociaux. »
Selon Simer-Merci, trop de dysfonctionnements subsistent. Le collectif réclame donc « la prorogation de l’année blanche l’an prochain afin de prendre le temps de la mise en place ». « Nous ne sommes pas contre la diminution des déchets, ni contre la redevance incitative mais à condition que cela soit bien fait, avec pédagogie », explique Cathy Bachelier, habitante d’Angles-sur-l’Anglin. Simer-Merci a saisi la préfecture, alerté par courrier les mairies, envoyé plus d’une soixantaine de mails aux services de l’Etat pour dénoncer les défaillances du système de géolocalisation qui équipe les nouveaux 26-tonnes, leur taille qui les empêche d’atteindre certains endroits, la fréquence élargie des collectes étendue par endroits… « Nous sommes encore en train d’optimiser les circuits », précise Justine Chabaud. « Et nous étudions la possibilité de densifier le réseau des points d’apport collectifs, complète Patrick Royer. Mais il reste encore plein de choses à faire évoluer. »
(*)Il existe dans la Vienne trois sites d’enfouissement, au Vigeant, à Sommières-du-Clain et Gizay.
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