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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
« Indignez-vous ! », voilà le conseil que formulait Stéphane Hessel dans un essai publié en 2010. L’ancien résistant soulignait en une trentaine de pages la nécessité de résister. Il citait alors « l’injustice sociale alimentée par la finance mondiale » ou encore « le mal que l’on fait à la planète » comme thèmes d’indignation pour la jeunesse.
En 2022, nous nous indignons plus que jamais dans nos prises de parole sur les réseaux sociaux. Et ce n’est pas le fruit du hasard. Une étude publiée en août 2021 dans Science Advances démontre que les plateformes nous poussent à exprimer notre indignation. Les encouragements (partages, likes...) que nous recevons quand nous nous mettons en colère nous poussent à nous indigner encore plus souvent. Et à devenir plus radicaux avec le temps.
Contrairement à Hessel, Facebook and co ne se battent pas pour la liberté ou pour la justice sociale. Leur objectif est uniquement d’augmenter « l’engagement » (les interactions) pour vous garder plus longtemps sur leurs plateformes. Faut-il les laisser nous « encourager » à nous indigner ? L’étude citée plus haut ne répond pas à cette question. De mon côté, je vous invite à résister à cette envie pressante de déverser votre colère la prochaine fois que vous voyez passer une publication qui provoque votre indignation. Demandez-vous si réagir, c’est vraiment agir. Si s’indigner en ligne fait vraiment avancer les grandes causes.
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