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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
La dernière édition remonte à février 2020 et avait pour thème… la pandémie. Tristement prophétique, bien malgré elle, la game jam de l’Ecole européenne supérieure de l’image (Eesi) de Poitiers était depuis en pause. Deux ans et demi après, la voilà de retour de vendredi à dimanche, pour la première fois au Palais des ducs d’Aquitaine.
Mais qu’est-ce qu’une game jam au juste ? Il s’agit d’un rassemblement ouvert, au cours duquel les participants créent plusieurs jeux vidéo, de A à Z, sur un thème donné -gardé secret jusqu’à l’ouverture- et une durée pouvant aller jusqu’à 72 heures. Ces dernières années, des institutions comme la Bibliothèque nationale de France (BnF), et le Centre Pompidou, des médias comme ARTE ou encore Mediapart ont organisé leur propre game jam. L’Eesi a créé la sienne en 2014. « On l’avait d’abord pensé comme une journée d’étude autour du jeu vidéo dans les écoles d’art, rappelle Hervé Jolly, artiste-enseignant à l’Eesi et instigateur de l’événement. Pour nous, le jeu vidéo est une pratique artistique et populaire. C’est un outil intéressant car il nous invite à nous mettre à la place d’un autre, du joueur, avec des qualités d’interaction uniques. »
Les précédentes éditions de la game jam de l’Eesi Poitiers ont réuni jusqu’à une centaine d’étudiants, issus de toute la France, parfois même de l’étranger. Cette année, le format est plus resserré -une cinquantaine de participants-, mêlant les élèves de l’Eesi à d’autres de l’université de Poitiers, en informatique, histoire de l’art-archéologie et intelligence économique. Et plutôt qu’un marathon de 48 heures comme auparavant, la game jam sera interrompue dans la nuit de samedi à dimanche. « On a arrêté car le rythme était dur à tenir, confesse Hervé Jolly. D’autant que l’industrie du jeu vidéo favorise ce phénomène de crunch(*). On cherche plutôt à mettre l’accent sur le bien-être au travail. »
Cette première installation au Palais revêt des intérêts divers. « La game jam est ouverte au public, qui va pouvoir voir comment des étudiants en art travaillent, explique Hervé Jolly. C’est aussi intéressant de rendre visibles nos partenariats. Sans oublier que le lieu influence aussi la création. » Accompagnés par des enseignants de l’Eesi, les participants sont invités à inventer « d’autres concepts de jeux », voire des contrôleurs alternatifs. Abouties ou non, leurs productions seront restituées le dimanche à 16h, avant d’être versées sur le site itch.io, lequel héberge de nombreuses expériences indé créées partout dans le monde depuis 2013. « La plupart des projets restent à l’état d’ébauche, d’anciens étudiants ont continué à les développer après la game jam, d’autres les mentionnent sur leur CV, observe Hervé Jolly. Ce n’est pas un moment déterminant dans leur parcours, mais les élèves en tirent généralement un goût pour la collaboration. »
(*)Ce terme désigne une période de travail intense durant laquelle les développeurs mettent les bouchées doubles pour terminer un projet.
DR - YouTube/EesiÀ lire aussi ...