Des hôpitaux exsangues, des urgences obligées de filtrer les patients ou de fermer, une démographie médicale vieillissante, un manque criant de spécialistes, une crise des vocations... Les nuages s’amoncellent depuis plusieurs années au-dessus du système de santé français. Et le public n’a pas le monopole des chutes de tension. La semaine dernière, le Fief de Grimoire, à Poitiers, a fermé sa maternité pendant trois jours et demi faute de médecin anesthésiste. Pourtant, la Maison de l’innovation de la médecine spécialisée (Mims) fait assaut d’optimisme. Du haut de ses deux ans, l’association s’efforce de construire un éco-système susceptible d’apporter des solutions. « L’innovation accessible à tous » constitue un préalable à son action. « La Mims est un lieu de métissage intellectuel où politiques, chercheurs, médecins, entrepreneurs se parlent », insiste son président, Olivier Colin.
Avec quels résultats ? Rendez-vous mercredi et jeudi au palais des congrès du Futuroscope pour deux jours de conférences et démonstrations autour du thème de prédilection. Ce sera le 2e forum du genre, le premier d’une telle ampleur avec autant de startups (85) et de participants (300). Doctolib et la téléconsultation paraîtront presque dépassés au regard de ce qui s’annonce, le cabinet médical 2030. Quésaco ? « Une révolution en santé ! », répond le Dr Stéphane Landais. Mais encore ? Le creuset de « toutes les innovations technologiques et organisationnelles » disponibles dans un seul cabinet. Augmenter « la qualité de vie du médecin », sa disponibilité et la satisfaction de sa patientèle, le pari semble osé. Le vice-président de la Mims évoque une « prise en charge interdisciplinaire »... mais n’en dira pas plus puisque des annonces doivent être faites ce mercredi.
Medtronic, Medaviz, Withings, Leon Grosse, Sanofi, Livemed’s… Le nom de ces entreprises ne vous parle peut-être pas, sachez toutefois qu’elles préparent qui la livraison de médicaments à domicile, qui la détection du taux de glycémie en temps réel, le suivi quotidien des indicateurs de santé... Reste une question, lancinante : la communauté médicale et, au-delà, les patients, sont-ils prêts à cette révolution ? Avant de voir son carnet de santé numérique entrer dans les mœurs, le Poitevin Xavier Augay a dû patienter plus d’une décennie... A la Mims, on veut croire que les mentalités progressent à la vitesse des pandémies. L’association se félicite au passage de l’ouverture d’un master et d’un diplôme universitaire en économie de la santé à l’université de Poitiers. Indispensable pour « favoriser les alliances entre le monde entrepreneurial et celui de la santé », veut croire Olivier Colin.
Patron de la startup Simedys (cf. Le 7 n°429), Cyril Brèque sera aux premières loges du Forum Innovation santé mercredi et jeudi. Et pour cause, son simulateur de transplantation SimLife® devrait être exposé à Houston en avril 2023. Comme le dirigeant « s’attaque à l’Amérique du nord et à l’Europe » l’année prochaine, le coup de pouce de la Mims est le bienvenu. « J’aime cette notion de transdisciplinarité, reconnaît l’ancien maître de conférences en biomécanique à la faculté des sciences de Poitiers. Seul, on va plus vite, ensemble on va plus loin. »
Plus d’infos sur mims-france.fr.
DR @mesdocteurs.com
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Née et basée à Fontaine-le-Comte, la société Domalys appartient désormais au groupe Linet, leader à l’international sur le marché des lits d’hôpitaux et d’hébergement. Objectif commun : « proposer des lits de pointe assortis de mobilier innovant et d’objets connectés assistés de l’intelligence artificielle ».
