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Aujourd'hui
Doucine ou l’art du réemploi
Clara Schobert redonne vie aux matières oubliées en créant des tenues uniques à partir de textiles de seconde main et d’objets détournés. L’étudiante en informatique a fondé sa propre marque, Doucine.
Trois vagues de chaleur consécutives, 60 000 hectares de forêt ravagés par les incendies, une sécheresse record… Le changement climatique s’est largement invité dans les vacances des Français. Dans la Vienne, près de 1 500km de rivières seraient à sec ou presque, soit 30% des cours d’eau. Le Clain n’a jamais été aussi bas. Des coupures d’eau potable pourraient même intervenir dès le mois de septembre (Le 7 n°573). De quoi provoquer un déclic dans les consciences ? « Nous avons été rattrapés par le phénomène, estime le scientifique Gaël Derive. Les événements de cet été nous révèlent que le dérèglement climatique, ce n’est pas que les autres et ce n’est pas en 2050… On sent qu’il se passe quelque chose, même chez nous, dans les pays riches. Et la France n’est pas prête. Ce qu’on a connu ces derniers mois, ce sera un été moyen dans quelques années. »
Après avoir travaillé dans plusieurs laboratoires de recherche, Gaël Derive s’est lancé dans un tour du monde, de l’Arctique à l’Amazonie, du Pacifique à l’Himalaya, afin de rendre compte des effets du changement climatique sur l’homme et la nature. Ce témoignage, il l’a décliné sous la forme d’un documentaire, Une planète, une civilisation, projeté en sa présence ce mardi à 20h30. « Le climat est déjà décidé jusqu’en 2050, mais après ? Si on fait les bons choix maintenant, on a encore la possibilité d’agir sur cette crise », poursuit-il. C’est pourquoi il a créé le programme de sensibilisation Une planète pour tous, auquel adhèrent des milliers de scolaires, dont plusieurs écoles de la Vienne.
La France réduit ses émissions de gaz à effet de serre (de 1,7% par an) mais pas assez vite. Le temps de l’action est arrivé. Et c’est bien pour le faire savoir que l’Espace Mendès-France a programmé une série de rendez-vous d’ici Noël (lire ci-contre). « Cela passe aussi par les territoires », reprend Gaël Derive. Lui s’est impliqué, dès 2005, dans le Plan Climat air énergie territorial (PCAET) de l’agglomération de Grenoble. Cette série de mesures a permis là-bas de baisser d’un quart la consommation d’énergie de la population. En réalité, plus de 700 collectivités françaises ont déjà lancé leur plan. Sur le territoire de Grand Poitiers, le PCAET a été adopté en décembre 2019 avec deux objectifs clairs : réduire la consommation globale d’énergie de 25% et augmenter la part des énergies renouvelables dans la production de 8 à 38%. « Le contexte de la guerre en Ukraine nous donne raison, nous devons nous passer des énergies fossiles », assure Romain Mignot, vice-président en charge de la Transition énergétique.
La communauté urbaine et Sergies ont créé une société qui s’apprête à construire plusieurs centrales solaires sur des terrains à faible valeur ajoutée, près de la LGV. Avec le syndicat Energie Vienne, Grand Poitiers finance aussi une sorte de pipeline qui reliera de futures unités de méthanisation. « Nous voulons faciliter la transition énergétique des communes, des citoyens et des entreprises », poursuit l’élu, le tout à travers des aides et des conseils de techniciens. D’ici la fin 2022, PME et associations sportives pourront bénéficier d’un diagnostic énergétique gratuit avant d’envisager des investissements. « Ces crises que nous traversons ont des répercussions sur notre vie de tous les jours et sur notre porte-monnaie », conclut Romain Mignot. Ce n’est plus seulement un discours de scientifiques et personne n’est épargné.
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