mardi 24 décembre
Les deuxièmes Universités d’été du fanzine ont lieu du 18 au 21 août à la Fanzinothèque de Poitiers avec la diffusion, en avant-première dimanche, du film Fanzinat en présence des membres de l’équipe de réalisation, dont l’ancien directeur Guillaume Gwardeath.
Présentez-nous ce premier film ?
« C’est un film de 71 minutes, à l’attention de tous les publics. Je ne suis qu’un des trois co-réalisateurs. Il y a aussi Laure Bessi, qui est journaliste et auteure de documentaires - elle a aussi été la caution grand public – et Jean-Philippe Putaud-Michalski qui avait en charge la partie technique. Bon nombre des témoins qui interviennent dans le film sont originaires de Nouvelle-Aquitaine et plusieurs entretiens ont été filmés l’an passé lors des premières Universités d’été du fanzine. Le Confort moderne nous a servi de studio géant, il a été notre Cinecittà. L’idée était de donner une photographie française des différents activismes, en évitant l’effet catalogue. »
Vous parlez d’activismes… Le fanzine a-t-il toujours une vocation revendicatrice, politique ?
« Je parle d’activisme dans le sens où il s’agit d’acteurs autodéterminés, pas nécessairement dans le sens d’une lutte dans un univers contre-culturel voire antisocial, même si ça arrive. Certains vont réfuter ce terme et lui préférer fanzineux, zineux, éditeur, auteur… Même le terme de fanzinat est un choix. Pour moi, il désigne l’artisanat du fanzine. Et c’est un mot français ! »
Qu’est-ce qui distingue le fanzinat des mondes de la presse et de l’édition traditionnels ?
« S’il y a un mot pour résumer l’état d’esprit de nos interlocuteurs dans le film, c’est liberté. Elle est totale, que ce soit dans le support du fanzine, qui va de la simple photocopie à l’œuvre d’art. Dans le rythme de publication : il n’y a ni deadline, ni contraintes comme dans les maisons d’édition. Au niveau éditorial, il n’y a aucune censure. Et enfin la liberté est aussi économique : les auteurs savent qu’ils ne gagneront pas d’argent, voire qu’ils vont en perdre, ils ne se soucient donc pas d’un quelconque retour sur investissement. Le fanzine est une façon de vivre la liberté de manière concrète. Et c’est aussi la passion, ce qui explique la variété de disciplines, du foot aux tatouages en passant par la musique rap ou encore le mouvement punk, qui remonte aux années 1980’s. »
Comment percevez-vous l’avenir du fanzinat ?
« Contrairement à ce qu’on peut s’imaginer, le fanzinat n’est pas une pratique bloquée dans le passé. A Poitiers, la Fanzinothèque enregistre 400 à 500 nouvelles publications chaque année et des fanzinothèques, sous d’autres noms ou formats (Fanzinarium, section dédiée dans les médiathèques, festivals de micro-édition…), voient le jour. Aujourd’hui certains fanzines sont édités par des plasticiens ou des illustrateurs. Le secteur artistique est particulièrement vivace et il est synonyme de renouveau. Parallèlement, le format informatif a disparu car la presse traditionnelle s’est emparée de sujets qu’on trouvait auparavant dans les fanzines, comme l’antispécisme, l’égalité homme-femme, les sexualités non majoritaires… »
Une avant-première à la Fanzinothèque, à Poitiers… Logique ?
« Non seulement le film a en partie été tourné au Confort, mais on y voit quelques Poitevins. Didier Bourgoin, qui a fondé la Fanzinothèque à l’invitation de la Ville de Poitiers et qui en est la figure tutélaire, ainsi que Marie Bourgoin, qui est documentaliste, on pourrait dire « fanzinothécaire ». On retrouve aussi l’artiste plasticien poitevin Moolinex, qui est une star de l’underground local. La sortie du film en DVD et VOD est prévue le 7 octobre, suivie d’une tournée de projections-rencontres dont une au Dietrich, à Poitiers (ndlr, date à définir). »
Plus d’infos sur fanzinat.fr
Crédit photo : DR.
Jeudi 18 août
- 18h, pot d’accueil à la Fanzinothèque.
Vendredi 19 août
- 12h, ouverture des stands
- 13h45, table ronde Fanzines et politique
- 15h15, table ronde Queer féministe
- 16h45, table ronde Fanzines et foot
- 18h30-20h, radio Quartier Libre
- 19h, fermeture des stands
- 21h, concert Veik + DJ David Snug.
Samedi 20 août
- 12h, ouverture des stands
- 13h45, table ronde Autobiographies
- 15h15, table ronde Gildas Cosperec et Dig it !
- 16h45, table ronde Rapzines
- 18h30-20h, radio Quartier Libre
- 19h, Fermeture des stands
- 21h, concert Trotski Nautique + DJ sets.
Dimanche 21 août
- 11h30, restitution des rencontres bibliothécaires
- 12h, ouverture des stands
- 14h30, projection en avant-première du film Fanzinat (Passion et histoires des fanzines en France), en présence de membres de l’équipe de réalisation, Laure Bessi et Guillaume Gwardeath
- 17h30, fermeture des stands et du site
De nombreux stands, expositions, projections et ateliers attendent également les visiteurs durant ces trois jours. Entrée libre.
Plus d’infos sur www.fanzino.org.
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