A Poitiers, les couches aussi se recyclent

Afin de réduire sa production de déchets, Poitiers expérimente depuis le 28 février l’utilisation de couches compostables dans quatre crèches. S’il s’avère concluant, le dispositif pourrait s’étendre à l’ensemble des structures de la Ville.

Steve Henot

Le7.info

L’essayer, c’est l’adopter. En test depuis le 28 février dans quatre crèches de Poitiers, la couche Popotine donne entière satisfaction. « Elle présente une très belle absorption et on ne sent pas les selles, indique Virginie Farré-Largeas, la responsable de la crèche Bambi, à Beaulieu. Le seul écueil : elle est un peu courte selon certaines morphologies. » Dénuée de motifs et d’élastique, cette couche éco-conçue à partir de matériaux biosourcés a surtout la particularité d’être… compostable industriellement.


« C’est l’une des actions de la Ville visant à réduire la production de déchets », explique Samira Barro-Konaté, conseillère municipale en charge de la Petite enfance. Chaque année, pour l’ensemble des crèches de Poitiers, ce sont 210 000 couches qui sont jetées, soit près de 46 tonnes. Et ces déchets sont particulièrement polluants. En décharge, ils mettent cinq cents ans pour se dégrader. Popotine, elle, a vocation à « retourner au sol ». Après son utilisation, la couche atterrit dans un bac de tri dédié, est collectée par des entreprises adaptées puis compostée sur une plateforme locale (ici, Urbraser à Ingrandes). La phase de compostage est de trois à six mois et son produit peut être, « au mieux », utilisé en plan d’épandage.


« Une innovation 
à l’échelle d’une 
collectivité »

D’un point de vue pratique, « il a fallu une réadaptation sur la mise en place des couches, car c’est une pratique un peu différente, précise Virginie Farré-Largeas. Mais aujourd’hui, l’accueil est très favorable. » Popotine suscite d’ailleurs « l’adhésion, une curiosité surtout » auprès des parents des quelque 200 enfants concernés par le dispositif poitevin. Certains étant déjà sensibilisés à la question de la réduction des déchets. « On a par exemple un enfant qui était en couche lavable. Mais c’est ingérable pour nos structures. La couche compostable est un bon compromis. »


Et « une innovation à l’échelle d’une collectivité », ajoute Samira Barro-Konaté. Développée par un couple de Bordelais et fabriquée en France, la couche Popotine ne se destine pas pour l’heure à la grande distribution, elle est seulement en cours d’expérimentation dans plusieurs crèches municipales de l’Hexagone. La Ville de Poitiers a mis 6 200€ sur la table pour mener ce test, en partenariat avec la Région, l’Ademe et Grand Poitiers. Il faudra attendre la fin d’année et les résultats des analyses du compost pour tirer un premier bilan à Poitiers et éventuellement étendre le dispositif aux onze crèches que compte la Ville.

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