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Face à l’inflation galopante, l’idée de geler les loyers fait son chemin. Le gouvernement pourrait suivre. Bruno Cotty, président de l’Union des propriétaires immobiliers de la Vienne (220 adhérents) estime que cela va décourager les investisseurs.
Des associations de défense des locataires craignent une hausse de l’Indice de référence des loyers (IRL) à hauteur de l’inflation et réclament donc un gel des loyers. Qu’en pensez-vous ?
« Depuis cinq ans, les loyers n’ont jamais atteint le niveau de l’inflation. Aujourd’hui encore, l’IRL a augmenté de 2,48% sur un an et l’inflation est à 5,1%. Les revenus des propriétaires sont toujours grignotés. La taxe foncière a augmenté de 28 à 37% sur dix ans en France, la CSG est passée de 9,9% à 17,2%, les charges de copropriété ont augmenté trois fois plus vite que l’inflation. On pense que les propriétaires sont tous issus de familles riches, mais la plupart sont en fait des petits commerçants et des artisans qui ont investi afin d’avoir un complément de retraite. Sans compter que les grandes opérations de rénovation énergétique auxquelles ils sont contraints subissent la hausse des prix des matériaux. »
Quelles conséquences anticipez-vous sur les capacités des propriétaires à rénover leurs biens ?
« La loi interdira en 2025 la location des logements classés F et G en termes de performances énergétiques. Cela va contraindre les propriétaires à des investissements lourds et impossibles à amortir à moyen terme. Face à cela, selon une enquête de l’UNPI, plus de 20% d’entre eux ont indiqué qu’ils avaient l’intention de vendre leur logement ou de le laisser vacant. Nous allons adresser un courrier à tous les candidats aux élections législatives pour manifester notre inquiétude et notre incompréhension devant les obstacles techniques, juridiques et les délais. »
Quel impact cette situation peut-elle avoir sur le marché immobilier ?
« Le nombre de biens disponibles à la location pourrait diminuer, ce qui impliquerait une hausse des loyers et des difficultés à se loger. Pourquoi ?
L’interdiction de louer des logements classés F et G va retirer du marché un grand nombre de biens, entre 10 et 20% selon les villes. Une partie restera vacante, une autre sera mise en vente. D’autre part, les constructions neuves sont ralenties par l’augmentation des coûts des matériaux. »
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