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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Bien connaître son ennemi pour le combattre plus efficacement. C’est tout l’enjeu du partenariat engagé depuis quelques années entre les experts de la combustion de l’Institut de recherche Pprime de Poitiers et les sapeurs-pompiers du Grand-Ouest. « C’est un partenariat gagnant-gagnant, souligne Thomas Rogaume, professeur à l’université de Poitiers et membre de l’équipe Combustion hétérogène et milieux poreux. On participe à leur formation en leur apportant nos connaissances scientifiques sur la compréhension des systèmes feu. A l’inverse, on enrichit nos propres formations universitaires à travers leurs expériences et on a accès à des outils en grandeur réelle pour réaliser des mesures. »
Fin mars, Thomas Rogaume et ses collègues ont investi un hôpital désaffecté près d’Angers pour étudier la cinétique de propagation d’un foyer. Cinq panneaux-témoins étaient placés de plus en plus loin, jusqu’à 2,50m. « Des sapeurs-pompiers se sont positionnés à l’intérieur pour assurer la sécurité et rapporter en direct leurs observations. Nous avons pu répéter trois fois la même expérience dans trois chambres identiques, afin de valider les résultats et développer nos modèles mathématiques. »
Ces conditions réelles d’embrasement ont aussi permis de mesurer précisément la chaleur et la fumée auxquelles étaient exposés les pompiers en arrivant sur place.
Depuis le laboratoire de combustion situé à l’Ensma, cette équipe de l’Institut Pprime s’intéresse à la sécurité incendie. Plus particulièrement la phase d’allumage, le développement, la propagation du feu et l’extinction du sinistre. Bref, toutes les étapes de la vie d’une flamme qui vont être modifiées par la nature des matériaux, l’architecture du bâtiment ou encore la qualité de l’isolation. Les équipements de la plateforme Hestia permettent de reproduire à petite échelle des incendies impliquant plastique, bois, composite et hydrocarbures, tout en maîtrisant la quantité d’oxygène ou encore la température. Les universitaires poitevins collaborent ainsi avec les pompiers sur les contenus de formation, les outils et développent des protocoles d’intervention. Les uns animent des cours spécifiques chez les autres et vice versa.
« L’apport scientifique est très important pour lutter plus efficacement contre le feu et éviter des achats d’équipements inutiles », assure François Gros. Le chef du bureau de la doctrine, de la formation et des équipements au sein de la direction générale de la sécurité civile a visité les locaux de Pprime le 23 mars. Si les incendies ne représentent que 15% de l’activité des pompiers, ces derniers n’ont pas le droit à l’erreur.
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