BTP : pénurie et hausse des prix, 
ce n’est pas fini

Le marché de la construction reste dynamique dans le département, même si la hausse continue du prix des matériaux et les pénuries durables grignotent chaque mois un peu plus la marge des entreprises du BTP. Et les bras manquent toujours.

Bonne nouvelle, les carnets de commande seraient encore « relativement remplis » 
pour le BTP cette année. Le nouveau président de la Fédération française du bâtiment 86,
Benoît Jacquemain, ne croit pas si bien dire : +14,3% de logements autorisés dans le département sur l’année écoulée, une hausse un peu plus importante qu’à l’échelle de la région (+12,3%). Le secteur sort d’ailleurs d’un bel exercice, avec pas moins de 2 519 chantiers entamés soit une hausse de 54,9% par rapport à 2020, une année certes marquée par le confinement.


Mais la crise sanitaire a encore des effets notables sur l’activité. La pénurie de matériaux de construction n’est toujours pas réglée et les délais de livraison continuent de s’allonger. « De trois à seize semaines, souffle Benoît Jacquemain. Dans la vitrerie, l’aluminium, c’est la galère. C’est aussi très régulier sur le bois. » La demande étant plus que jamais supérieure à l’offre, les prix des matériaux s’envolent sans discontinuer depuis un an. Et à des taux considérables.


Encore 1 000 postes 
à pourvoir

+73,7% pour l’acier, +69,9% pour le PVC et mélanges à base de PVC, +33,5% pour le cuivre… « Les prix ne cessent de grimper, ce qui dégrade la marge des entreprises, explique Benoît Jacquemain. Derrière, c’est compliqué de vendre aux clients une plus-value sur le prix. » Car l’inflation n’est pas sans conséquence sur le coût des constructions : +5,5% sur tous les corps d’état. Une augmentation raisonnable quand on la compare à la hausse des prix des matériaux, mais qui pourrait devenir difficile à supporter si elle venait à se prolonger…


Une autre pénurie persiste dans la Vienne : la main-d’œuvre. « On a encore 1 000 postes à pourvoir dans le département, révèle le président de la FFB86, qui recense 7 000 artisans sur le territoire. Les besoins ont augmenté avec le gonflement des carnets de commande et il y a des départs en retraite qu’on ne parvient pas à remplacer. » Et si l’accent mis ces dernières années sur l’apprentissage commence à porter ses fruits (+2,2% de salariés sur les douze derniers mois), des métiers du BTP seraient encore en manque de bras : peintres, maçons, plaquistes… « On a encore de la place dans les CFA ! » Ce sera d’ailleurs l’un des principaux axes du mandat de Benoît Jacquemain : promouvoir le BTP auprès de la jeunesse. « On va faire de la communication sur les réseaux sociaux comme TikTok. On est des bâtisseurs de nos villages et de nos grandes villes, ce doit être une fierté pour tous. »


DR