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Par définition discrète, la pratique de l’urbex rassemble autour d’elle toute une communauté de passionnés qui aiment explorer et photographier les lieux abandonnés. Le jeune Chauvinois Morgan Clarté l’a découverte par hasard.
La mémoire de son smartphone en est pleine, des photos de ces lieux abandonnés où le temps fait son œuvre. Maisons, châteaux, hôpitaux, établissements scolaires… Autant de bâtisses endormies, désertées au profit de bâtiments flambant neufs. Morgan Clarté ne se lasse pas de les explorer… Et de les photographier ! Le jeune Chauvinois est devenu un véritable urbexeur. « J’ai d’abord commencé à visiter des lieux sans me dire que je faisais de l’urbex. » Sans doute pour braver l’interdit, aller où personne ne va plus. Urbex n’est-il pas la contraction d’exploration urbaine ? « Mais de fil en aiguille, je me suis intéressé à l’histoire des lieux. » Aujourd’hui, Morgan recherche les photos « avant » et fait les photos « après ». Curieux de nature, il épluche Internet pour reconstituer le puzzle. « L’urbex ne s’arrête pas à la visite du lieu. C’est une façon de continuer de le faire vivre même s’il n’y a plus de vie à l’intérieur. » La pratique, évidemment, a ses travers. « On est aux limites de la légalité (sic). Mais on n’entre jamais par effraction et on ne vole rien ! » Autres règles de l’urbex : « Ne jamais y aller seul et ne pas dévoiler les lieux », énumère le jeune homme. Les urbexeurs désignent donc leurs trouvailles sans les localiser, pour les préserver des pilleurs : le château Gendarmettes parce qu’il aurait abrité la formation de policières pendant la Seconde Guerre mondiale, le château Disney en raison d’un papier peint à l’effigie de Mickey… Seules les photos circulent.
« Dénoncer le gâchis »
« C’est très compliqué d’identifier les lieux », confie l’urbexeur qui passe du temps sur Internet et en repérage. « Plus le lieu est difficile d’accès, plus il est préservé, figé dans le temps. » Il suffit parfois d’une fenêtre oubliée, d’une trappe de cave… « C’est un peu comme entrer dans l’intimité du bâtiment. » Morgan ne part jamais en expédition sans une lampe torche, une corde, une bouteille d’eau, son trépied et son appareil photo. De jour comme de nuit. « La nuit, on voit les bâtiments sous un autre angle, l’ambiance est post-apocalyptique », sourit-il. Photos, documents, affiches, inscriptions sur un mur, il est à l’affût de tous les indices d’une vie passée. « Au début, j’ai fait beaucoup de maisons, mais aujourd’hui je préfère visiter des endroits publics, qui touchent plus la vie des gens. » Voire la sienne, comme cette ancienne maison de retraite, fermée depuis une demi-douzaine d’années. « J’y venais voir ma grand-mère… » Le décor a changé, il se dégrade rapidement. « L’urbex sert aussi à dénoncer le gâchis. Ce n’est pas l’avis de tous les urbexeurs mais, personnellement, je suis content quand je vois qu’un bâtiment a été racheté et qu’il va avoir droit à une deuxième vie. »
Sur Instagram : @urbex_nut.
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jeudi 21 novembre