Les PME pressées de
 réduire la facture

La hausse des tarifs des énergies ne frappe pas que les foyers. La plupart des entreprises doivent trouver des alternatives pour réduire leurs factures en même temps que leur impact environnemental. Des prestataires peuvent les aider.

Le constat est implacable : les contrats des fournisseurs d’énergie pour les professionnels vont augmenter de 25 à 50% en 2022 par rapport à ceux signés l’année dernière… Quand on ajoute à cela la hausse des prix de certaines matières premières et les ruptures d’approvisionnement, les dirigeants ont de quoi s’arracher les cheveux actuellement. « D’autant qu’ils n’ont pas le temps, ni bien souvent les compétences techniques sur le sujet. Ils se concentrent sur leur cœur de métier et c’est bien normal », note Nicolas Rolle-Milaguet. Ingénieur spécialisé en efficacité énergétique, il a créé Straténergie en 2020. Son métier ? Accompagner les TPE-PME vers la transition énergétique. « Je me positionne comme un référent énergie externe, qui les aide à maîtriser leurs factures énergétiques et à réduire l’impact environnemental de leurs consommations », explique l’ex-salarié du Pôle des Eco-industries, émanation de l’ex-Région Poitou-Charentes.

Optimiser son
« talon énergétique »

Sa mission consiste à renégocier les contrats d’énergies avec les fournisseurs, mais pas seulement. Pour Futuramat 
(5 salariés), société de bioplastique installée à Dissay, Nicolas Rolle-Milaguet a proposé une analyse fine des postes de consommation et de l’évolution de son « talon énergétique », autrement dit de l’énergie utilisée hors de toute activité de production, et donc de chiffre d’affaires. « On s’est rendu compte qu’il représentait 40% de sa facture, souligne l’expert. Bien sûr, il y a un volet incompressible comme les groupes froids dans les supermarchés, mais il est souvent possible d’optimiser les pertes. » 
En souscrivant au forfait « Maîtriser son budget énergie » -il y a trois niveaux de prestations-, Sandra Martin paie un abonnement mensuel pour bénéficier d’un suivi à la loupe de sa consommation. Cette solution lui a d’ailleurs permis de détecter rapidement une grosse fuite d’air comprimé en mars dernier et ainsi d’éviter une dépense inutile. Résultat : la première année, sa consommation a baissé de 15%, sa facture de 25% -grâce aussi à une déduction fiscale- et son empreinte carbone de 1,4 tonne.

Prochaine étape : elle devra investir pour optimiser sa facture. Et pourquoi ne pas se lancer dans un projet d’auto-consommation d’énergies renouvelables, qui devient de plus en plus rentable ? On le voit actuellement, les tarifs de l’énergie peuvent fortement varier d’une année à l’autre. Nicolas Rolle-Milaguet conseille aux dirigeants qui ont les reins suffisamment solides de garder leur contrat sur un an car, en s’engageant sur 24 ou 
36 mois, ils ne pourront pas profiter de la baisse qui devrait intervenir entre temps. D’une manière générale, si l’énergie constitue 
2 à 3% du chiffre d’affaires ou plus de 20% de l’excédent brut d’exploitation, mieux vaut se pencher sur la question. En faisant appel à des professionnels.

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