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Houpert : «Le nombre de stages est insuffisant»
Catégories : Education, Université Date : lundi 22 mars 2010A Poitiers, le Conseil des études et de la vie universitaire (Cevu) devrait examiner les nouvelles maquettes de formations des enseignants à la fin du mois d’avril. Interrogée par le 7, le directrice de l’IUFM Poitou-Charentes, Danièle Houpert, fait le point sur la réforme et ses obstacles.
Le conseil d’UFR de Sciences humaines et arts a d’ores et déjà décidé de ne pas transmettre ses maquettes. Quelle votre analyse de la situation ?
« Chaque composante devrait proposer un master dédié à une discipline avec une spécialité, co-portée par l’IUFM, tournée vers l’enseignement de cette discipline. Mathématiques, physique, chimie, sciences et vie de la terre, technologie, lettres, langues, EPS… De nombreuses matières sont concernées. En histoire, les responsables de la formation ont annoncé vouloir décliner leur contenu en ‘parcours’ qui échappe au cadrage national. Ils ne sont donc pas tenus de faire remonter leur maquette auprès du ministère. En vérité, cette démarche, contraire au choix opéré par l'université de Poitiers, n’a d’autre but que de montrer leur opposition à la réforme de la formation des enseignants. Sauf qu'en l’occurrence, je redoute un problème pour les étudiants : leur expertise dans l’enseignement de l’histoire-géo ne sera pas mentionnée sur leur diplôme. Ils auront donc du mal à la justifier pour un éventuel emploi d’enseignant hors éducation nationale. »
En septembre, les premières indiscrétions sur la réforme prédisaient une diminution du nombre d’heures de stage professionnalisant. Qu’en est-il aujourd’hui ?
« Les textes définissent un nombre de 108 heures de stages d’observation et de pratique accompagnée en première année. Les étudiants devraient également disposer de 108 heures de stage en responsabilité en seconde année. Or, ce dernier dispositif est du ressort du Rectorat qui doit laisser des classes aux enseignants en formation. Pour le moment, le compte n’y est pas. Il n’est pas question de parler de mauvaise volonté, mais les moyens ne seront pas les mêmes d’une académie à l’autre. En l’état actuel, les étudiants ne seront pas formés de la même façon. »
Quelles difficultés avez-vous rencontré dans l’élaboration des maquettes de formation ?
« Le contenu des formations doit ouvrir la voie vers d’autres métiers que l’enseignement. L’objectif consiste à proposer d’autres débouchés aux étudiants qui échoueront au concours. Il faut prouver la pertinence de ces masters et les exigences du ministère sont plus élevées que pour d’autres diplômes. »
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