Notre société ne cesse de se judiciariser. S’il est préférable, face à un problème de santé de bien réfléchir avant de nous précipiter vers les urgences hospitalières, il peut en être de même lorsque nous rencontrons un problème relationnel. De quoi avons-nous réellement besoin pour le résoudre ? Serons-nous amenés à rester en relation ? Et dans ce cas, le règlement opté aura-t-il permis d’éviter d’autres affrontements ?
Nous pouvons préférer nous référer d’abord aux règles de droit et aborder cette relation par sa prédominance juridique ou technique. S’orienter vers une procédure judiciaire pourra probablement dans ce cas nous satisfaire, comme d’opter pour d’autres modes de règlements qualifiés d’alternatifs amiables et voisins de la médiation professionnelle.
Parmi eux, la procédure de négociation fait intervenir un professionnel défendant l’intérêt de la partie qu’il représente. Il cherche une solution qui satisfasse au mieux son client et prend son parti pris, celui de le défendre. Un autre mode est aussi fréquemment cité : la conciliation. Le conciliateur désigné par le juge écoute, analyse la situation, les demandes, puis propose une solution qu’il considère la plus acceptable moralement, juridiquement, techniquement. Son rôle est de conseil pour dénouer le litige. Dans ces deux modes de règlement, les « parties » restent des « adversaires ».
La médiation professionnelle a une approche spécifique : celle d’intervenir en premier sur la dimension émotionnelle, celle qui a cristallisé le conflit au-delà même du litige. Grâce à un processus structuré et méthodique, les personnes accompagnées par un expert en ingénierie relationnelle font émerger les solutions librement décidées par elles. J’aime dire dans mon cabinet ne pas être là pour juger qui a raison ou tort, faux ou juste. Elles repartent avec l’éclosion de solutions de manière pérenne puisque ce sont elles qui les ont initiées. Pour celles qui ne veulent pas se soumettre aux influences d’un tiers mais rester maîtresses de l’issue trouvée, elles ressortent apaisées, libérées et « grandies » par cette courageuse aventure menée.
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Samuel Boutin. 48 ans. Cadre au Centre national d’enseignement à distance. Entraîneur de volley. Joueur et stratège dans l’âme. A crevé l’écran dans l’émission Tout le monde veut prendre sa place, sur France 2. S’est essayé au métier d’agent de joueurs. Signe particulier : très perfectionniste.
