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Aujourd'hui
Doucine ou l’art du réemploi
Clara Schobert redonne vie aux matières oubliées en créant des tenues uniques à partir de textiles de seconde main et d’objets détournés. L’étudiante en informatique a fondé sa propre marque, Doucine.
Fin septembre, sur Twitter, mon œil atterrit sur une publication dont l’objet est une tipule, cette sorte de grand moustique tout en pattes qui n’hésite pas à entrer dans les maisons. Intrigué, je note que le tweet a reçu 767 réponses, a été retweeté 9 504 fois et « liké » presque 19 000 fois ! En parcourant les commentaires, je note qu’il est presque d’utilité publique. En effet, si certains avaient reconnu la bestiole (le fameux « cousin », proche du moustique), d’autres y voyaient un « faucheux » (lequel est un arachnide, « bien en pattes » lui aussi), une tégénaire (la fameuse « grosse araignée » des maisons, tellement énorme sur le fond blanc des murs) ou un moustique géant (à piqûre proportionnelle). Quand on pratique l’entomologie, ces considérations d’une bête inoffensive prêtent à sourire. Elles prennent racine dans les tréfonds de nos peurs archaïques de la nature. La peur de quoi au juste, quand on regarde une tipule ? Des pattes, interminablement effilées. Ces pattes, que l’on s’accorde à trouver moches, posent la question de notre attention au vivant. Qui ose s’intéresser aux mouches, aux tiques, aux vers, toute cette cour des miracles ? Amateurs, naturalistes, curieux, encore un effort pour affronter la bioadversité, ce pan obscur et repoussant de la biodiversité !
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