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Lecture, musique, couture, sports… Mélody Cailler est une passionnée dans l’âme. La jeune Châtelleraudaise adore se lancer des challenges, qu’elle relève souvent brillamment. Dernier exemple en date : elle a décroché le premier prix national du concours jeunesse de la Société des poètes français.
Mélody Cailler est du genre perfectionniste. Récemment, cette adolescente de 14 ans, qui se lève tous les matins à 6h30 et prépare le petit déjeuner pour toute la famille, a participé à un concours national organisé par la Société des poètes français. Et devinez quoi… Elle l’a remporté ! Pourtant, la poésie n’est pas son genre littéraire préféré, loin de là. Ce qu’elle préfère, c’est le fantastique, et la série des Harry Potter en particulier. Mais quand Mélody entreprend quelque chose, elle aime que ce soit parfait.
« Au départ, c’était un devoir pour le cours de français, j’y avais réfléchi le mercredi après-midi et je l’ai finalisé le dimanche. » Tranquille, sans stress, Mélody a écrit la réponse imaginaire de Chimène, personnage du Cid de Corneille au programme de 4e, dans laquelle elle exprime le dilemme qui la déchire : choisir de soutenir son père ou son amant dans le duel qui s’annonce (à retrouver sur le7.info). Le texte est un long monologue de trente-six lignes, soit près de mille six cents signes tout en rimes et en alexandrins. « Et les alexandrins n’étaient pas obligatoires dans la consigne, précise son père, Damien. Mais Mélody adore se lancer des défis. » Voilà donc le secret. La Châtelleraudaise est passionnée de challenges. « Trouver les bons mots au bon endroit m’a bien amusée. » Elle aime atteindre des objectifs. Le dernier en date ? Récemment, l’ado est rentrée du collège George-Sand, où elle est scolarisée, avec un manuel de langue des signes et la sérieuse ambition de l’apprendre d’ici septembre prochain.
Flûte à bec, triathlon et autres passions
Avec 19,57 de moyenne, autant dire que ni son brevet ni son passage en seconde ne sont menacés. Alors Mélody prend le temps d’alimenter d’autres passions. La flûte à bec d’abord, son instrument de prédilection depuis sept ans au conservatoire de Châtellerault. Le sport, ensuite. « J’ai commencé par la natation mais je trouvais que c’était toujours la même chose, alors j’ai commencé le triathlon avec les Lions de Châtellerault. » A raison de quatre séances de nage, course à pied et vélo par semaine, elle ne lâche rien ! « Cet été, elle a même fait un podium à Villefagnan », souligne fièrement Julie, sa mère. Et puis il y a aussi la couture, découverte récemment avec ses mamies. « Je fais des trousses de toilette, quelques vêtements, des cotons démaquillants que j’ai vendus pour Octobre rose… » « Et des sacs à vrac aussi, poursuit son père. Car Mélody emmène progressivement toute la famille vers le zéro déchet. » A l’origine de toute cela, il y a des profs qui ont su lui transmettre leur passion, une famille qui l’a encouragée dans ses choix mais, surtout, une motivation sans faille qui lui donne l’énergie de déplacer des montagnes.
Scène 7
CHIMENE
Que mes larmes coulent sur mon visage pâle ;
Comme je souffre, mon cœur meurtri me fait mal,
Je devrais peut-être y mettre un peu de pommade.
Ce choix entre amour et honneur me rend malade !
Mon père ou mon amant ? Dois-je choisir un camp ?
Pourquoi ? Car face à ce choix mon âme se fend !
Si je choisis le Grand Amour mon père me blâme,
Mais en choisissant l’honneur, je trahis ma flamme !
N’y a-t-il vraiment aucune autre solution ?
Ne puis-je rien pour apaiser cette tension ?
Dans un duel à l’épée, par le fer de l’un
L’autre sera tué, se sera battu en vain.
Malgré ce choix douloureux pour moi l’amour prime,
Amant innocent, père ayant commis un crime,
Malgré ce choix cruel et tant d’hésitations,
Mon âme penche du côté de ma passion.
Malgré ce choix déchirant, le feu de mon âme
Gagne contre un père qui déclencha ce drame.
Mon âme est ravie de voir ce choix enfin fait,
Devant ce grand dilemme et sa difficulté.
Mon cœur est content de voir mon esprit choisir
Cupidon et de succomber à mes désirs.
Ce grand homme que j’admire amoureusement
Depuis longtemps a reçu mon cœur dignement.
Mais mon digne père mérite mon soutien
Car sans lui aujourd’hui mon combat serait vain.
Alors que l’honneur a eu raison de l’amour,
J’aimerai Rodrigue à jamais et pour toujours.
Je dois tout de même soutenir ma maison,
Même si ce choix n’est pas sans hésitations.
Les lauriers de ma famille sont si nombreux,
Tous appartenant à mon sang si valeureux !
Je choisis mon père, la gloire de mon sang,
J’aurais voulu choisir ma passion, vaillamment !
Mais la dignité, le courage et la vertu,
Valent plus que mon cœur et mon âme perdus.
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lundi 23 décembre