Des céréaliers à couvert

La pratique des couverts végétaux se répand de plus en plus dans les exploitations de la Vienne. Les intérêts agronomiques et environnementaux sautent aux yeux. Illustration à Vouneuil-sur-Vienne.

C’est une première et elle en dit long sur les intentions de la Chambre d’agriculture de la Vienne. La semaine dernière, ses techniciens ont sillonné le département, de Thuré à Aslonnes, en passant par Jardres et Vouneuil-sur-Vienne, pour un « rallye » des couverts végétaux. « Je n’aime pas trop le terme, mais c’est parlant », relève Christine Archenault, conseillère spécialisée en charge de la sécurité, de l’environnement et de l’éco-phyto. L’interculture, c’est un retour à l’agronomie. » Ce retour, Nicolas Giraud l’a amorcé en 1997, lorsqu’il a rejoint l’exploitation familiale, à Vouneuil-sur-Vienne.

« Avec mon père, nous avions des vaches laitières. On mettait beaucoup de fumier et d’engrais, mais nos sols étaient toujours pauvres. On perdait en matières organiques, en phosphore, avec une terre pas simple à travailler. » Les premiers essais l’ont convaincu des bienfaits des couverts végétaux, au point de convertir ses 
140 hectares dès 2004. Actuellement, un mélange de phacélie -d’où cette couleur violette-, de trèfle d’Alexandrie, d’avoine brésilienne et de radis chinois recouvre ses parcelles, avec des bienfaits incontestables sur le plan agronomique.

L’exploitation, qui bénéficie du label Haute valeur environnemental (HVE), n’utilise quasiment plus d’engrais. « Les couverts végétaux, c’est moins de charge, des sols sableux plus faciles à travailler, et plus de matière organique, se réjouit le céréalier. Leur seul petit défaut, c’est qu’il faut les détruire et gérer le problème des limaces. » 
Comme Nicolas Giraud, Christophe Pageard, à Thuré, Laurent Prenant, à Jardres, et David Blot, à Aslonnes, font la promo des couverts. Le premier nommé a un argument supplémentaire à mettre au crédit de l’interculture : « C’est plus joli d’avoir un champ fleuri qu’un sol nu ! »