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Amoureux des mots et fervent observateur des relations humaines, Clément Chevereau vient de publier sa nouvelle pièce de théâtre, Le Goulash.
Clément Chevereau est doctorant et professeur de droit à l’université de Poitiers. Rien à voir avec sa passion d’enfance, le théâtre. Quoique… « Les cours, c’est un peu une pièce de théâtre. C’est un one-man-show à chaque fois. De la même façon, on partage un moment ensemble, dans une même salle », lance le jeune homme, initié au théâtre par… le petit écran. « Au début, je l’ai regardé à la télé, confie-t-il. J’ai commencé par voir les Feydeau, les classiques adaptés… » pour finalement leur préférer « le théâtre de l’absurde ».
A 26 ans, le Blésois d’origine vient de commettre sa cinquième pièce, la deuxième publiée chez L’Harmattan. Dans Le Goulash, il explore « l’amitié et l’hypocrisie ». « C’est une question que je me pose véritablement : avec l’usure du temps, est-ce que l’on revoit ses amis pour faire durer, par intérêt ? J’aime créer le malaise. L’être humain est tellement compliqué. J’ai voulu que Mathieu (ndlr, le personnage principal) soit provocateur, cynique mais aussi attachant. Qu’on l’aime pour ses défauts. » Clément ne s’en cache pas : ce professeur des universités est librement inspiré de lui-même.
« Que la phrase résonne »
« J’avais 19 ans quand j’ai essayé d’écrire ma première pièce, une sorte de défi, raconte-t-il. Assurance Touristes était l’histoire de six vacanciers qui partent pour Rio de Janeiro mais leur avion se crashe sur une île déserte. En attendant les secours, ils sont contraints de cohabiter... » Un huis clos déjà, toujours pour mieux sonder les rapports humains. « Pour pouvoir jouer cette première pièce, avec deux amis, nous avons fondé Les Marchands du rire. Nous avons tout monté de A à Z, l’association, les partenariats, les costumes, trouver la salle… Cela m’a passionné. Et nous avons joué en 2015 à Blois. » Clément s’est pris au jeu et a ensuite écrit une pièce tous les ans, pour sa troupe. « Ecrire ma thèse, à partir de 2017, m’a rendu encore plus fou des mots, avoue-t-il. Je peux passer trois ou quatre jours sur un adjectif. Chaque mot doit être à sa place. Et il faut que la phrase résonne. Avant j’écrivais, je mettais en scène et je jouais. Aujourd’hui, je préfère l’écriture. J’imagine la scène et j’essaie de la retranscrire au plus près de la réalité en pensant à l’interprétation. » La multitude de didascalies en témoigne. Clément est aussi cinéphile, ceci explique cela. Jamais à court d’idées, il songe déjà aux prochaines pièces et aspire à fonder une nouvelle troupe, là où sa vie professionnelle l’installera. Qui sait, à Poitiers peut-être…
Le Goulash, Clément Chevereau, L’Harmattan, 167 pages, 17,50€.
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jeudi 21 novembre