Vouneuil-sous-Biard et RICM, même combat

Drôle d’endroit pour un jumelage… C’est dans la caserne du Régiment d’infanterie-Chars de marine (RICM) de Poitiers que le maire de Vouneuil-sous-Biard a signé un jumelage pour le moins original.

Claire Brugier

Le7.info

Vouneuil-sous-Biard s’est officiellement jumelée avec… le Régiment d’infanterie-Chars de marine (RICM) de Poitiers. Les soldats poitevins étaient à peine rentrés de leur dernière mission au Mali, quatre mois dans le cadre de l’opération Barkhane, lorsque le maire Jean-Charles Auzanneau et le colonel Serge Camus ont scellé ce jumelage inédit, aussi original qu’évident pour les deux parties. De fait, en voisine de la base militaire, la commune vouneuilloise abrite une quarantaine de marsouins, soit autant de familles qui vivent au rythme des missions.

Le prélude de ce jumelage inédit dans la Vienne s’est déroulé au sein de l’accueil périscolaire, sur la proposition d’une mère d’élève dont le conjoint venait de partir au Mali. La responsable Christelle Rouhaud n’a pas hésité. « Le regard des enfants sur la guerre est souvent très violent. Je voulais dédramatiser, leur montrer que les soldats partis là-bas n’y étaient pas que pour « faire la guerre » mais aussi, au-delà des armes, pour défendre les populations. L’objectif était de leur faire découvrir le métier de militaire -la vie sous les tentes, les rations alimentaires…- ainsi que le pays, sa population, son organisation... »
Après un premier envoi de dessins de soutien, les enfants, répartis en deux groupes (CP-CE1 et CE2-CM1-CM2), ont réfléchi à des questions, nombreuses. A plus de 3 000km d’eux, une dizaine de militaires y ont répondu, assortissant leur mail de retour de photos de leur quotidien, de la faune et de la flore locales… « Les échanges ont été très riches, résume Christelle Rouhaud. A la rentrée, nous développerons un nouveau projet avec les militaires. Sous quelle forme ? Nous ne savons pas encore mais les enfants ont très envie de les rencontrer. »

« Un point de départ »

Cette initiative a tout naturellement fait écho à la volonté affichée -dès la campagne électorale- de la municipalité de « faire du devoir de mémoire le fil conducteur de [son] mandat ». « Notre rôle n’est pas seulement de gérer les affaires courantes, il est de faire en sorte qu’il y ait une réflexion collective, de consolider le terreau de la famille France derrière le drapeau. Ce rapprochement est un point de départ, pour donner un nouveau souffle aux cérémonies patriotiques par exemple », souligne le maire Jean-Charles Auzanneau.

Ainsi donc est né ce jumelage, comme il en existe quelques-uns en France, entre Hultehouse (Moselle) et le premier régiment d’hélicoptères de combat, ou entre Vence (Alpes-Maritimes) et le premier escadron du premier régiment des Chasseurs d’Afrique. « C’est touchant et porteur de sens, commente le colonel Christophe, commandant en second. D’autant que le camp de Biard est le lieu d’une occupation militaire ancienne. » L’histoire du RICM a, elle, une centaine d’années. Le régiment le plus décoré des armées françaises a officié par trois fois au Mali, en Côte-d’Ivoire, en Afghanistan, au Liban, en Centrafrique et déplore la perte, en un siècle, de 19 023 soldats.

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