Hier
Au fil des ans, Anne-Marie Lucas a mis l’accent sur de nombreux épisodes ou personnages de l’histoire de Châtellerault, avec un vrai souci du détail. Sa particularité : elle le fait à travers la peinture sur cuir.
Anne-Marie Lucas avait toujours voulu peindre mais n’avait jamais franchi le pas. « C’était un regret de ma jeunesse », confie-t-elle. Au passé désormais. A l’heure de la retraite, la Châtelleraudaise d’adoption s’est inscrite à des ateliers proposés par le centre social des Minimes. Hormis l’aquarelle, trop aléatoire, elle a exploré plusieurs techniques. Huile, pastel, fusain, acrylique et, depuis cinq ans et de sa propre initiative, la peinture sur cuir. « L’idée est venue d’une plaisanterie autour des tanneries qui existaient à une époque à Châtellerault, raconte-t-elle. Après il a fallu trouver le cuir et les encres, des acryliques, adaptées. J’ai aussi fait beaucoup de recherches sur la technique. » Aujourd’hui Anne-Marie Lucas la maîtrise pleinement. « Je joue avec le relief de la matière. Sur le cuir, les encres ont une luminance très particulière, le pinceau glisse davantage, c’est agréable. »
Le souci du détail
Sur les murs de son salon, une trentaine de cadres signés Lucasam témoignent de l’aboutissement de ses expérimentations et de son inspiration. Le premier-né de ses tableaux sur cuir représente Aénor de Châtellerault, mère d’Aliénor d’Aquitaine. Il a ouvert la voie, imprimé la thématique. La présence de Jeanne d’Arc devant la porte Sainte-Catherine, les noces salées de Jeanne d’Albret, le coup de foudre de Madeleine de France et Jacques V d’Ecosse, la visite de Catherine de Médicis à un joaillier châtelleraudais mais aussi les tractations de l’Edit de Nantes, le commerce des oies, les courses hippiques organisées à Nonnes ou encore la fête de la Fédération au Pré de l’Assesseur, ce sont des pans entiers de l’histoire de Châtellerault qu’Anne-Marie Lucas se plaît à dévoiler à travers les nombreux détails historiques qui émaillent ses tableaux. Chacun d’eux n’est que la partie visible d’un minutieux travail de recherche, pour lequel l’artiste amateure mobilise également son entourage. « J’imagine des choses qui se sont passées à Châtellerault et je les représente de façon véridique. » A l’entendre raconter avec passion les faits réels résumés dans ses tableaux, on saisit toute l’importance de ce qui précède le choix du cadre et le collage de la pièce de cuir sur un morceau de contreplaqué épais. Anne-Marie Lucas est loin d’avoir épuisé l’histoire de la ville. La débâcle des glaces sur la Vienne à l’hiver 1789, qui a grandement endommagé la flotte fluviale, est en cours de réalisation. Le tableau suivant, relatif aux artistes-peintres châtelleraudais, prend doucement forme dans son esprit créatif.
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lundi 23 décembre