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Meurtre à l’université : la piste de la vengeance
Catégories : Education, Université Date : lundi 08 mars 2010Vous l’aurez compris, le président de l’université de Poitiers, Jean-Pierre Gesson, se porte comme un charme (cf article du 7 n°24). N’empêche, le scénario de sa mort fictive donne lieu à un vrai travail d’enquête des chercheurs poitevins. Enquête.
Notre article intitulé « Le président assassiné » a suscité beaucoup de commentaires, enthousiastes ou réprobateurs. Précision utile : en annonçant la vraie-fausse mort de Jean-Pierre Gesson -avec son accord bien entendu-, la rédaction de 7 à Poitiers n’avait d’autre intention que de servir la cause des labos de l’université, qui ont échafaudé ce scénario machiavélique. Dont acte… et premiers éléments de l’enquête.
« On ferait fausse route en cherchant la solution du mystère dans le rituel d’une confrérie occulte. » Emmanuelle Roux(*) apparaît sûre d’elle. L’experte en philologie médiévale parle plutôt de « mise en scène pittoresque » au sujet de l’assassinat du président de l’Université, le 1er mars dernier. La bourse pendue autour du cou de la victime ainsi que la main posée sur la poignée de l’arme blanche retrouvée plantée dans son plexus solaire illustreraient deux péchés mortels, l’avarice et la colère.
« La pendaison associée à la bourse renvoie clairement au traître Judas qui, selon les évangiles, se suicida de cette manière après avoir vendu le Christ pour la somme de trente deniers. » De même, le poignard ferait référence au poète latin Prudence (IVe siècle). En effet, ce dernier écrivit dans son ouvrage « Psychomachie » que la colère retourne toujours son arme contre elle-même. Un manuscrit retrouvé sur les lieux, extrait du Livre des vices et des vertus (15e s.), corrobore cette interprétation.
Ces premiers indices confirmeraient la thèse de la vengeance d’origine crapuleuse. Le président de l’université aurait peut-être refusé une faveur à l’auteur du crime, voire l’aurait attribué, injustement selon ce dernier, à une tierce personne. L’enquête continue.
(*) Emmanuelle Roux et son collègue Sébastien Biay sont doctorants au sein du Centre d’études supérieures de civilisation médiévale à Poitiers. Plus d’infos sur mshs.univ-poitiers.fr/cescm.
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