Tourisme : le soleil après la tempête

Les acteurs de la Vienne touristique trépignent d’impatience à l’idée d’accueillir à nouveau des visiteurs. Mais le spectre des dettes à rembourser inquiète. De son côté, le Futuroscope devra patienter jusqu’au 9 juin.

Romain Mudrak

Le7.info

La fin de la limite des 10km, le 3 mai dernier, a déjà permis un premier redémarrage de l’hébergement touristique. A coup sûr, la levée des restrictions du 19 mai va amplifier cette dynamique. Comme à Défi’Planet et au Parc de la Belle, où les cabanes et les lodges sont pris d’assaut tous les week-ends de mai et juin. « Mercredi, nous allons rouvrir nos points de restauration en terrasse ainsi que la piscine extérieure, le parc à thème, l’accrobranche… », détaille Stéphanie Brunet. La directrice du parc se réjouit également du feu vert obtenu par Le Cormenier ou encore La Vallée des singes, le deuxième parc de loisirs de la Vienne. « On avait hâte de rouvrir depuis octobre, confie la directrice adjointe Nathalie Audiguet. D’autant que les charges restent importantes avec les soins des animaux. On regrette d’avoir manqué le pont de l’Ascension mais on est confiant. La fréquentation a connu un fort rebond après le premier déconfinement. Il faut venir, on a eu des naissances, il y a des petits nouveaux à découvrir ! »

Et les visiteurs viennent de loin pour profiter de l’offre touristique du département. « La Vienne bénéficie de l’envie de nature et de bol d’air exprimée par les gens depuis plusieurs mois », estime Isabelle Barreau. La présidente de l’Agence de créativité et d’attractivité du Poitou cible en priorité les habitants des grandes villes alentours et annonce le retour de l’opération La Vienne vous invite, des chèques de 50 à 120€ à valoir sur des sorties en famille : « On a calculé d’après les factures renvoyées par les bénéficiaires que le chiffre d’affaires généré s’élevait à 2,3M€ en 2020. »

Le Futuroscope
en salle d’attente

Tout est bon pour relancer l’activité. La priorité des hôteliers : reprendre un rythme normal. « Au-delà du couchage, nous pouvons à nouveau accueillir nos clients dans les salles de restauration, matin midi et soir. On retrouve là notre cœur de métier », se réjouit Vincent Guinebretière. Le calendrier de réouverture est clair, mais le président du Club des hébergements de la Vienne (CHV) voit déjà poindre « un manque de personnel et même une perte d’intérêt pour les métiers de l’hôtellerie-restauration ». Il se pose déjà la question de la suite : « Nous sommes tous sous perfusion pour l’instant. Les réservations d’été démarrent bien. Mais fin septembre, on verra qui a les reins vraiment solides. » Une réflexion partagée par Hugues Baalouch, le représentant de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) : « En 2020, les hôtels ont été rentables trois mois, pas plus. Ils se sont endettés sans retour sur investissement. Au-delà de l’urgence, il va falloir très vite se poser la question de la durabilité. Le moment venu, les établissements ne pourront pas se rendetter pour moderniser leurs chambres. »

Les gîtes réalisent une meilleure pré-saison que les hôtels, davantage soumis aux conditions de réouverture des sites touristiques. A commencer par le premier d’entre eux. Le Futuroscope devra patienter jusqu’au 9 juin pour retrouver ses fans. Une trop longue attente déplore Dominique Marcel. Le directeur général de la Compagnie des alpes a trouvé ubuesque que le gouvernement propose aux parcs de rouvrir le 19 mai... en maintenant leurs attractions fermées. « Ouvrir sans nos attractions, c’est comme ouvrir un musée sans tableau », a-t-il indiqué à nos confrères du Monde.

Crédit photo : La Vallée des singes

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