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Fondateur et ex-dirigeant d’une société de conseil en agriculture et environnement, Philippe Bouteiller raconte aujourd’hui l’histoire de sa famille maternelle dans un roman. Le Poitevin ne s’est découvert un goût pour l’écriture que récemment.
A 66 ans, Philippe Bouteiller vient de signer son premier roman. Intitulé Les Blondel, cet ouvrage raconte l’histoire d’une famille normande, sur trois générations, dans la première moitié du XXe siècle. Et plus particulièrement celle d’Odette, la mère de l’auteur. « Enfant et ado, j’ai toujours remarqué que ma mère avait un regard fixe, étrange, face à la mer, comme une sorte de communion… J’ai donc cherché des explications », confie le fondateur de la société NCA, à Neuville-de-Poitou.
Le point de départ a été la découverte, en 2017, d’une vieille enveloppe craft dans laquelle Odette avait conservé des photos d’elle, de ses parents et grands-parents, ainsi qu’une dizaine de pages écrites de ses souvenirs à Varengeville-sur-mer jusqu’à l’âge de 15 ans. De là, son fils a remonté le fil de l’histoire, d’un parcours qu’il connaissait peu. Il découvre ses origines modestes -elle est issue d’une famille de domestiques de ferme-, le récit d’un père alcoolique, traumatisé par la guerre 14-18… « J’ai trouvé un certain nombre d’éléments et reçu beaucoup de témoignages autour des années 1930, explique Philippe Bouteiller. J’ai pu habiller ce squelette avec mes connaissances du monde rural ou des passages romancés. Je voulais surtout restituer la justesse de l’époque. »
« J’ai écrit par pur plaisir »
L’envie d’écrire n’est venue au Poitevin que récemment, il y a deux ans, après le convoyage d’un bateau. Comme une révélation. « Tous les jours, j’envoyais un résumé de ce que je voyais par SMS à des amis chefs d’entreprise, raconte le passionné de navigation. Je me suis aperçu que j’avais 10, puis 20, 30… jusqu’à 70 lecteurs à mon retour. Ce récit les a passionnés, certains m’ont dit : « Tu devrais écrire. ». » L’idée a vite fait son chemin. Philippe Bouteiller s’est rappelé des écrits de sa mère. « Le sujet était tout trouvé pour m’essayer à écrire. »
A raison de trois à quatre pages par jour, il a mis un an pour rédiger Les Blondel. Plus six mois de relecture et de correction. Cet exercice au long cours l’a passionné de bout en bout. « J’ai écrit par pur plaisir, pas pour occuper une retraite, assure-t-il. Le livre n’aurait pas été édité, j’étais déjà ravi. » L’ancien chef d’entreprise n’exclut pas de renouveler l’expérience, pourquoi pas dans la fiction. Mais sans trop se projeter. « Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est de voir comment vit le roman. »
Les Blondel aux éditions Le Lys Bleu, 512 pages. Prix : 24,90€. Disponible à la librairie Gibert à Poitiers.
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lundi 23 décembre