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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
A le voir tranquillement installé dans un transat, dans le jardin de la maison familiale de Poitiers, qui croirait qu’il a été ce « garçon turbulent » que décrit avec tendresse sa maman Virginie ? Raphaël Chabrun ne nie pas. Du plus loin qu’il s’en souvienne, rester assis sur une chaise, à l’école ou ailleurs, a toujours été compliqué.
Grâce aux classes à horaires aménagés, il a goûté tôt au cor d’harmonie et à la danse contemporaine. Sans grand enthousiasme. L’énergie était toujours là, souvent envahissante pour ses proches, ses enseignants aussi. Alors à la fin de sa 6e, sa mère lui propose de découvrir la danse classique dans une école de Biard. « Pouah, ce n’est pas pour moi », lui rétorque-t-il. Et pourtant… « C’était un jeudi, chez Bernadette Collas, qu’on appelle « Mademoiselle », raconte aujourd’hui l’adolescent de 16 ans, à l’aube d’intégrer la prestigieuse Vaganova Ballet Academy de Saint-Pétersbourg, fin août. J’ai tout de suite été fasciné par le studio à l’ancienne, le parquet, la grande glace... Mes années de 5e et 4e ont été incroyables ! Plus je dansais, plus je voulais danser et plus mes autres passions, comme la gymnastique, diminuaient ».
A la fin de l’été précédant sa rentrée en 3e au collège du Jardin des Plantes, il effectue un stage de quinze jours à Coutras. Raphaël décrit « une jolie maison, au bout d’un chemin en terre, avec des rosiers, un cabanon qui ressemble à une datcha, des chats, des fleurs partout… » Quant à Virginie, elle se souvient du « Voyons l’animal ! » lancé de but en blanc par la fondatrice du Centre chorégraphique Christian Conte et Martine Chaumet, ancienne danseuse soliste internationale. « Dès le deuxième jour, elle m’a dit que j’avais la matière, qu’il fallait la façonner, raconte Raphaël, naturellement doté de la grâce physique du danseur classique. Elle m’a proposé de rester. J’ai appelé ma mère et je lui ai dit : tu as 48 heures pour convaincre papa ! »
Presque trois ans plus tard, tout en poursuivant sa scolarité par correspondance, le jeune danseur s’épanouit pleinement dans ce petit coin de nature girondine, aux côtés d’une quinzaine de ses pairs, âgés de 12 à 17 ans. « On vit danse, on mange danse, on dort danse ! On nous forme techniquement, artistiquement et mentalement à intégrer des compagnies de ballet à l’international. » La Vaganova Ballet Academy, Raphaël n’en espérait pas tant, pas déjà. Mais sa candidature filmée a convaincu quasi instantanément au pays de Mikhail Baryshnikov et Rudolf Noureev. « Ce n’est que la première marche de la Tour Eiffel… Mais la méthode russe, c’est la meilleure ! On y exprime beaucoup ses émotions. Le style français est plus sage, commente le jeune danseur, féru de technique. La technique permet d’atteindre l’extase artistique. C’est plus fort que la passion amoureuse, amicale ou autre ! » tempête-t-il. Sous le calme apparent, la fougue du petit garçon turbulent affleure toujours. Comme une évidence, il rêve d’interpréter un jour Solor, « le guerrier amoureux » de La Bayadère. Idéalement sur la scène du Mariinsky à Saint-Pétersbourg ou sur celle du Bolchoï à Moscou.
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