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Les Régionales et Départementales auront-elles lieu les 13 et 20 juin ? Le gouvernement promet un débat en début de semaine prochaine avec les chefs de partis et au Parlement. En attendant, beaucoup d’élus s’inquiètent de l’impact de la crise sanitaire sur la campagne et de la participation au double scrutin.
« L’épidémie abîme la démocratie. » La formule est signée Ludovic Devergne, conseiller départemental PS et candidat à sa succession, sur la liste La Vienne en transition. L’élu fait remarquer que dans certains bureaux de vote de quartiers populaires, la participation a plafonné à 30% lors des Municipales de juin 2020. Alors, pour des Départementales et Régionales... « Si le scrutin se tient bien les 13 et 20 juin, il y aura forcément une prime aux sortants. » Le « si » est évidemment de rigueur puisque l’exécutif n’a pas encore tranché sur le maintien ou le report des deux élections.
« Des compétences fondamentales pour la reprise »
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi son intention d’« engager sans délai une consultation des partis politiques représentés au Parlement (...) et des associations d’élus locaux ». « Pour ma part, je n’ai aucun doute sur le fait que les opérations de vote pourront se dérouler dans de bonnes conditions », indique Sacha Houlié, député LREM de la 2e circonscription de la Vienne. Maintenant, est-ce que tout le monde est prêt à se dire que la campagne aura lieu du 15 mai au 13 juin ? On ne peut pas prendre la décision tout seuls. Et quelle qu’elle soit, ça nous sera reprochés. » Si le parlementaire tient à ce que le rendez-vous électoral ait lieu, c’est surtout parce que « les Départements et Régions portent deux compétences (le social pour l’un, l’économie, pour l’autre, ndlr) fondamentales pour la reprise. »
Pas de procès en illégitimité
Sur le terrain, en tout cas, on est prêt. « Mettre à disposition des salles, on sait faire, trouver des volontaires pour tenir des bureaux de vote aussi, remarque Marie-Jeanne Bellamy, présidente de l’Association des maires de la Vienne. Et je dirais même que l’anticipation a été meilleure que pour le second tour des Municipales. » L’Etat a ainsi mis la main à la poche pour permettre aux communes d’acquérir des urnes, des isoloirs supplémentaires ou encore des plexiglas pour protéger les assesseurs. Reste une question fondamentale : les électeurs seront-ils au rendez-vous ? Ludovic Devergne en doute, même si « une bonne partie des gens seront vaccinés », estime Marie-Jeanne Bellamy. « Je pense que les citoyens auront la tête ailleurs », avance pour sa part l’élu d’opposition à Buxerolles. Qui redoute aussi de devoir convaincre les électeurs de façon virtuelle. « Un report à l’automne serait peut-être une bonne chose d’un point de vue sanitaire, avec éventuellement une campagne flash en septembre. » Qu’importe la date, Sacha Houlié balaie d’ores et déjà un reproche qui pourrait être formulé aux futurs (« mal ») élus : leur légitimité. « Je ne ferai jamais de procès à quiconque là-dessus. »
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