Firstpellets : de la paille dans les litières

L’usine de granulés Firstpellets s’est lancée depuis un an dans le développement de litières pour chats végétales. Une innovation qui pourrait faire de l’usine de Maisonneuve l’un des leaders du marché français dans ce secteur actuellement dominé par les litières minérales.

Claire Brugier

Le7.info

A l’écart du village de Maisonneuve, les hangars de Firstpellets s’étendent sur un terrain de 3,5 hectares, bientôt 6. L’usine de production de granulés pour animaux se prépare à un développement exponentiel, grâce notamment à la dernière-née de ses… litières pour chat ! Particularités : toutes sont fabriquées à base de paille, donc compostables, et toutes sont conditionnées pour la vente en vrac, dans des seaux de 8kg. Ces deux qualités font sonner chaque jour le téléphone de François Vinée de façon très prometteuse. Au bout du fil, des représentants de la grande distribution fortement intéressés par ces litières végétales qui répondent déjà aux nouvelles exigences des consommateurs et répondant bientôt aux impératifs de la loi Climat. Ne prévoit-elle pas d’imposer 20% de vente en vrac aux supermarchés de plus de 400m2 à l’horizon 2030 ?

Et si c’était sous la forme de litières pour chats ? Le marché -600M€ en France- est tellement vaste. « Il y a quinze millions de chats en France », constate, pragmatique, le dirigeant de Luzerne du Poitou. Les litières minérales occupent 90% du marché mais aussi les poubelles. « Elles représentent 
450 000 tonnes de déchets par an, soit 3,5% des ordures ménagères en France. »

Une aide régionale

Depuis un an, vingt grandes surfaces testent son concept de litières organiques fabriquées en France. Les retours, positifs, augurent un succès croissant pour les qualités d’absorption de Kalinet (paille et carton recyclé), le parfum et les qualités antibactériennes de DouxCâlin (à base de lavande), et pour BioCâlin, la litière 100% bio. Hyper-absorbantes grâce aux propriétés naturelles de la paille, elles sont aussi quatre fois plus légères que les litières minérales.

Afin d’encourager ce projet, qui répond à sa feuille de route Neo Terra, la Région a octroyé 
131 851€ à Firstpellets. Cette aide vient abonder le budget investissement d’environ 1M€ par an de l’usine qui a atteint, en six ans d’existence, un chiffre d’affaires de 5M€ avec une production mensuelle de 
2 000 tonnes. Une ligne d’ensachage devrait sortir de terre cette année -le permis de construire est déposé- et un bâtiment dédié aux commandes et expéditions est en projet.

Seul bémol : pour devenir le meilleur ami des chats propres, Firstpellets doit étoffer ses rangs, actuellement d’une quinzaine de salariés. François Vinée envisage dès cette année la création de cinq emplois mais peine à recruter. « C’est le plus difficile », déplore l’entrepreneur, par ailleurs serein face aux velléités d’une concurrence à l’affût. « Il faut savoir se régénérer, toujours avoir un coup d’avance », prévient-il, et surtout faire preuve « de bon sens ».

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