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Durant le reconfinement de novembre, l’artiste poitevine Ghislaine Feroux a animé un groupe sur l’application WhatsApp, où des amateurs ont partagé chaque jour leurs dessins. Comme un moyen d’échapper à la morosité ambiante.
Il y a une quinzaine d’années, Ghislaine Feroux s’est prise de passion pour le carnet de voyage. Cette discipline artistique se veut le récit vivant et illustré d’une rencontre, d’un séjour réalisé sur place, in situ. Depuis 2005, l’aquarelliste poitevine en a réalisé une cinquantaine, racontant ses voyages en Birmanie, au Cap Vert, en Grèce... « Quand on le feuillette, on revisite ces endroits, raconte-t-elle. Dessiner, c’est une façon de s’approprier les lieux. Aujourd’hui, je ne conçois plus de voyager sans peindre. Le carnet est l’élément qui réunit ces deux passions. »
Chaque année, elle est conviée à des salons et festivals autour du carnet de voyage, qui réunissent de nombreux « sketchers » comme elle, parfois venus de toute l’Europe. C’est ainsi que des amis de Trieste, en Italie, l’ont contactée au printemps 2020 pour participer à un « carnet de quarantaine » collectif, où plusieurs artistes ont raconté, au crayon ou au pinceau, leur quotidien confiné. Les nombreux dessins partagés se retrouvent aujourd’hui dans un recueil édité aux éditions Boreali, sous le titre Esketchamodacasa.
Un recueil à paraître en mai
« J’ai trouvé que c’était très porteur, très positif, une bonne manière de s’échapper du quotidien. On se livre un peu, dans l’intimité de notre maison, on arrive aussi à mieux se connaître », confie Ghislaine Feroux, qui a été sélectionnée pour exposer ses « carnets de confinement » au centre culturel Candiani, à Venise.
Cette expérience lui a tant plu qu’elle l’a renouvelée lors du second confinement. Ainsi, pendant quarante-six jours, elle a mobilisé ses stagiaires et d’autres artistes issus de toute la France autour d’un groupe nommé « dessins confinés » sur l’application WhatsApp. Chaque jour, Ghislaine Feroux y transmettait un nouveau thème à illustrer. « Couleurs de l’automne », « Envie de mer », « Passion »... Chacun partageait ensuite son œuvre, avec sa propre interprétation et sensibilité. Pour un grand voyage par procuration en quelque sorte, à travers plus de 2 000 dessins.
Des expositions auront lieu dès que le contexte sanitaire le permettra. Et un nouveau recueil sera édité en mai, par l’association Terres de peintres de Balma (Haute-Garonne). « C’est valorisant, il y aura une trace de ce moment, se réjouit l’artiste-peintre, passée par les Beaux-arts de Poitiers. J’avais dit que je fermerais le groupe à la fin de ce confinement. Mais des liens d’amitié se sont créés, certains participants avaient envie de le maintenir. Je continue donc à y donner un nouveau thème chaque semaine. » Avis aux artistes en herbe.
Site Internet : aquarelles-feroux.fr.
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lundi 23 décembre