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Les ados ne décrochent pas seuls
Les ados passent des heures sur leur smartphone. Mais en ont-ils vraiment conscience ? Une étude originale menée à Poitiers démontre que l’autorégulation n’est pas naturelle.
Ils n’ont eu qu’une petite dizaine de jours pour se retourner. Avec l’annonce d’un second confinement, fin octobre, les étudiants en master Assistant réalisateur de Poitiers ont bien cru que le premier tournage pédagogique de l’année, calé en novembre, était compromis. Heureusement, la formation a pu obtenir une dérogation en qualité d’« enseignement professionnel nécessitant du matériel spécialisé ». « La mise en pratique ne se remplace pas, on ne voulait pas sacrifier une promotion, confie Laurence Moinereau, la responsable de formation. Le but est que les étudiants aient une bonne vision du plateau pour bien comprendre comment travaille chaque équipe. »
Il leur a d’abord fallu trouver de nouveaux décors, les deux théâtres qu’ils avaient retenus étant fermés. « On s’est donc rabattu sur le campus, à la Maison des étudiants », explique le réalisateur Stylianos Pangalos. Le protocole Covid-19 qui s’est imposé à tous les plateaux de cinéma, depuis la mi-mai, a été appliqué. Avec son fameux « référent Covid » pour veiller scrupuleusement au respect des gestes barrières (port du masque et distanciation à tous les postes). Le scénario a même été réécrit pour y intégrer ce contexte de crise sanitaire. « Ca permettait de réduire les interactions non-masquées sur le plateau », indique Laurence Moinereau. Enfin, il a été demandé à tous les acteurs de se faire tester avant de tourner. Reste que le protocole, très strict, finit par peser sur le tournage. « La cantine était un moment un peu triste alors que, traditionnellement, c’est le plus convivial. Il n’y a pas eu de fête de fin de tournage non plus. »
Le casting du second court-métrage vient de commencer. Pour parer à toute éventualité, les étudiants ont cette fois doublé leurs repérages, en retenant des décors extérieurs et d’autres parmi le patrimoine immobilier de l’Université de Poitiers. « On est un peu plus rôdé, notre protocole est en place », veut croire Laurence Moinereau. « Comme je l’ai dit aux élèves, chaque film amène son lot de contraintes, assure Stylianos Pangalos. Ici, c’est un peu exceptionnel, mais on s’est adapté. » En espérant que d’autres contraintes n’apparaissent pas d’ici là.
DR - Alice CoëntÀ lire aussi ...
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