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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Le courrier a atterri sur le bureau de la nouvelle présidente fin novembre. Mais l’information circulait déjà « sous le manteau » depuis le printemps. Après à peine un an comme exploitant de l’aéroport de Poitiers-Biard (SMAPB), Sealar demande à ce que soit revue et corrigée la fameuse clause de rendez-vous, qui l’oblige à atteindre un nombre minimum de passagers au mitan du contrat de douze ans signé fin 2019 avec le SMAPB. Dans ses prévisions, le consortium en promettait 178 000 au terme des six premières années. Le contrat stipule qu’un écart de plus de 25% pourra engendrer une résiliation unilatérale du contrat. Mais ça, c’était avant la crise sanitaire.
A fin octobre 2020, sur douze mois, le trafic a reflué de 66,7% (38 834 passagers). « C’est moins qu’au niveau national (-85%, ndlr) », note Pascale Moreau, qui a pris les commandes du syndicat en octobre, à la suite de Bruno Belin. La vice-présidente du Département sait pertinemment que Sealar ne pourra pas tenir ses objectifs et a mis ses doléances « entre les mains de juristes ». « Attention, abonde l’élue, il n’y a pas de demande de rupture du contrat de l’exploitant. Sa volonté est de continuer. » Pascale Moreau va donc proposer au comité syndical de « retravailler la clause ». Faute d’exigences sur l’ouverture de nouvelles lignes (Madrid, Bruxelles, Milan et Madrid figuraient dans le contrat), la présidente tient à ce que les investissements soient réalisés. Notamment sur le réaménagement de l’aérogare, plus d’1M€, et, dans un deuxième temps, sur la réfection de la piste. On parle de 3,5 à 4M€.
Le délégataire pourra-t-il tenir l’un de ces deux engagements, au regard du contexte sanitaire et économique ? A Grand Poitiers, l’autre membre du Syndicat mixte, on en doute fortement. La collectivité a envoyé récemment un courrier au SMAPB pour lui faire part de ses doutes sur l’avenir de l’infrastructure. « On ne peut pas faire comme si rien n’avait changé et foncer, reconnaît un élu communautaire. Sur la ligne vers Lyon, les dirigeants d’entreprise ne vont-ils pas changer leurs habitudes ? Davantage travailler en visio ? De quel aéroport veut-on pour quels besoins ? » Face à ces interrogations, Pascale Moreau préfère jouer la carte de la bouteille à moitié pleine. « L’aéroport, c’est 12M€ de retombées économiques, 101 emplois, plus de 100 patients Covid accueillis... Si d’aucuns veulent jouer la montre, c’est la mort certaine de cet outil. Moi, j’ai été élue pour lui assurer un avenir. » Rappelons que le Département possède onze sièges sur les dix-sept du conseil syndical. Contacté, Sealar n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.
747 passagers pour Montpellier
Seule ligne ouverte en 2020 par Sealar, la liaison vers Montpellier a attiré 747 clients, à parts égales entre amateurs du Futuroscope et fans de la Méditerranée. Sans surprise, les autres lignes ont fortement pâti de la crise sanitaire, Londres n’engrangeant que 18 250 passagers d’octobre 2019 à octobre 2020 (-66%). Ajaccio (564 passagers, -74%)) et surtout la ligne d’affaires vers Lyon (8 321, -63,6%) se sont également effondrées.
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