L’anxiété sociale à l’heure du confinement

Nouvel épisode de la chronique « Dans ma tête », réalisé en partenariat avec le CH Laborit. Cette semaine, l'impact du confinement sur l'anxiété sociale.

Steve Henot

Le7.info

L’anxiété sociale est une peur excessive d’une ou plusieurs situations sociales. Par exemple, lors d’une conversation ou bien lorsqu’une personne mange ou boit sous le regard. L’une des principales angoisses est la peur d’être jugée par l’autre, mais aussi de ne pas être à la hauteur. Dans ces situations sociales, les personnes atteintes d’anxiété sociale peuvent se mettre à rougir, bégayer ou transpirer abondamment... La plupart du temps, elles ont tendance à éviter ces situations et donc à s’isoler.

Le traitement en Thérapies comportementales et cognitives (TCC) consiste à exposer progressivement les patients à ces situations, tout en travaillant sur leurs pensées dysfonctionnelles et en supprimant leurs évitements (par exemple ne pas regarder dans les yeux). Le premier confinement a eu pour effet de « légitimer » cet isolement, d’être dans la « normalité ». Mais au fil des semaines, les patients ont eu un impact négatif sur leur moral. Le plus difficile a été au déconfinement, au moment de sortir à nouveau et d’affronter l’extérieur.

C’est ce qui a été constaté au Centre d’écoute et d’activités thérapeutiques (CECAT), où nous proposons des TCC en individuel et en groupe. Nous avons suivi nos patients en téléconsultation durant le confinement et lorsque les exercices d’exposition ont repris, nous n’arrivions plus à faire sortir les personnes de chez elles. Actuellement, l’enjeu des soins est de maintenir les suivis en présentiel, malgré ce nouveau confinement.

Chronique rédigée par le Dr Carole Wangermez, psychiatre au CH Laborit.

 

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