Fille d’apiculteur et chercheuse engagée

Ancienne étudiante poitevine, Coline Monchanin vient de décrocher le prix Jeunes talents France L’Oréal-Unesco pour les femmes de la science. Une distinction qui récompense ses travaux de recherche autour des abeilles, dont la pollinisation est de plus en plus perturbée.

Arnault Varanne

Le7.info

De son propre aveu, elle a « toujours été attirée par la nature ». Avec, très vite, le désir de « s’intéresser à l’impact de l’homme sur son environnement ». Coline Monchanin a grandi à côté de Ruffec, dans une famille d’apiculteurs, mais c’est au lycée André-Theuriet de Civray et, encore plus en classes préparatoires, à Camille-Guérin, que sa curiosité pour la recherche scientifique s’est raffermie. « Elle permet de mieux comprendre le monde ! », affirme la jeune femme de 26 ans, lauréate du prix Jeunes talents France L’Oréal-l’Unesco pour les femmes de la science.

L’ingénieure diplômée de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie de Toulouse a consacré ces quatre dernières années à un thème qui lui est cher : les abeilles. « Des sentinelles de la biodiversité menacées. Entre maintenant et il y a vingt ans, elles ne sont plus en aussi bonne santé et ne produisent plus autant... » Ses premiers travaux avaient porté sur l’impact d’un pesticide sur l’apprentissage et la mémoire des butineuses, « essentiels pour le bon fonctionnement de la colonie ».

Ses recherches actuelles sont davantage tournées vers les métaux lourds, « un polluant environnemental dont les effets sur les pollinisateurs restent méconnus. En tant que scientifique, on apporte des connaissances de manière objective pour nourrir le débat public et les décisions politiques », précise la jeune chercheuse. Qui s’intéresse aussi, passion de la plongée oblige, aux récifs coraliens. Elle a passé neuf mois dans un centre de préservation marine en Thaïlande, après un premier séjour à Bornéo au sein d’une unité de recherche sur les effets de la déforestation sur la faune sauvage. Bref, l’ancienne étudiante poitevine, toujours rattachée à l’université de Toulouse, est très investie. « Les abeilles et les récifs coraliens sont deux indicateurs essentiels pour l’humanité. »

Photo DR Fondation L'Oréal

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