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Depuis un an, une vingtaine d’amateurs préparent un spectacle sous la supervision de la chorégraphe Julie Dossavi. Intitulé « Paillettes », ce projet porté par le centre d’animation de Beaulieu entend mettre en lumière les talents des habitants de Poitiers.
Les répétitions s’enchaînent au centre d’animation de Beaulieu avant la générale du 16 octobre. En chef d’orchestre, Julie Dossavi salue l’engagement de ses « élèves » à l’issue d’une nouvelle séance sur le plateau. « Vous avez bien bossé, ça commence à être un peu plus clair et c’est pas mal. Mais il faut que vous continuiez à travailler chez vous. On ne se voit pas assez pour que vous soyez à l’aise le 16. » Il y a un an, l’artiste, associée au centre d’animation, s’est vu proposer la création d’une pièce mettant en scène des habitants de Poitiers, tous amateurs. Avec pour seul thème le mot « paillettes ». « C’est se dépasser, aller de l’avant, oublier ses problèmes pour que chacun se sente solide, détaille la chorégraphe. Travailler avec des amateurs me plaît beaucoup. Ils ont une spontanéité, une fragilité et une force que j’aime bien. »
Projet transgénérationnel
Il n’y a pas eu de casting. Âgés entre 11 et 65 ans, homme et femmes de tout niveau, les volontaires ont été invités d’emblée à improviser sur scène. Des talents se sont révélés. Anaelle au chant lyrique, Evelyne au flamenco, Isabelle au voguing(*)… Les voilà les « Paillettes » ! Chacun apporte sa « matière » au futur spectacle, lequel est aussi une occasion de faire passer des messages. « C’est un défi pour moi, parce que je n’aime pas me mettre en avant », confie Laurence, au sortir d’une répétition. Malvoyante, Marie-Thérèse entend prouver que son handicap n’est pas incompatible avec la scène. « On a des âges, des personnalités et des corps différents. On est venu avec nos parcours », explique Anne-Lise qui, elle, a vu en « Paillettes » l’opportunité de faire des rencontres dans une ville où elle venait d’arriver. « C’est une aventure collective et humaine », ajoute Nathalie, musicienne de formation.
La générale aurait dû avoir lieu en juin. Confinement oblige, le projet a été mis sur pause avant d’être repoussé à l’automne. « Julie nous a envoyé des vidéos d’échauffement et de chorégraphies, confie Laurence. Avec un petit groupe, on s’est retrouvé pendant l’été pour ne pas lâcher. » Des étudiants ont quitté le projet, le groupe est passé d’une trentaine de participants à vingt-deux. Il reste désormais à lier les « petits bouts d’improvisation » des habitants entre eux d’ici le 16 octobre. En dépit de la menace de la Covid-19. « On a peur que le spectacle soit annulé, on a très envie de partager ce que nous avons créé ensemble », admet Nathalie, les doigts croisés.
(*) Le voguing est une danse urbaine consistant à faire des mouvements inspirés des poses de mannequins lors de défilés de mode.
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