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A un mois des vacances d’été, les organisateurs de colonies sont dans l’expectative du protocole sanitaire qui définira les conditions d’accueil des enfants et s’interrogent sur le plan Vacances apprenantes, dévoilé samedi.
Le protocole sanitaire dédié aux colonies de vacances, annoncé comme « plus souple » que celui des établissements scolaires par Gabriel Attal, secrétaire d’Etat à la Jeunesse, se fait attendre et les modalités du plan « Vacances apprenantes », doté de 200M€, restent encore bien floues. Dans les rangs des organisateurs, on se questionne et on hésite. En témoignent les chiffres : 119 séjours de vacances ont à ce jour été déclarés à la Direction départementale de la cohésion des territoires, contre 258 en 2019. « Mais pour cette année particulière, les organisateurs pourront déclarer l’organisation de séjours jusqu’à huit jours avant leur commencement. »
Le temps, de fait, leur est compté. « Nous allons nous focaliser sur ce que nous avons l’habitude de mettre en place », confie Gaël Fauchon, coordinateur de séjours à la Ligue de l’enseignement. Chaque été, l’organisme accueille aux Chalets de Moulière à Vouneuil-sur-Vienne, deux colonies et de plus en plus de mini-camps. Soit environ 3 000 nuitées. Or, « sur la quarantaine de groupes qui avaient réservé entre septembre et mars, quasiment tous ont été annulés ».
Le gouvernement a autorisé le 28 mai la reprise des séjours collectifs à partir du 22 juin. « Depuis les inscriptions reprennent », positive Eric Bernard, directeur-adjoint du CPA de Lathus. En temps normal, le centre de plein air accueille l’été entre 750 et 800 enfants par semaine. On est loin du compte cette année. « Et les structures qui avaient réservé sont en attente de la phase 3 du déconfinement. »
Conditions à définir
Les effectifs seront au cœur de l’imminent protocole sanitaire. Au-delà de la rentabilité, ils interrogent l’essence-même des séjours collectifs. « La colonie est avant tout un lieu social », rappelle Sabine Duriez, directrice de Cap Juniors. L’agence de voyage gère le Centre du Porteau, à Poitiers. « Si la colonie est considérée comme une grande famille, cela peut fonctionner, mais si les règles de distanciation sociale sont trop importantes, cela risque d’être compliqué. » Au quotidien et dans les activités, sportives notamment, « notre marque de fabrique », souligne Sabine Duriez.
« Nous avons réfléchi à plein de scenarii pour la mise en œuvre des mesures sanitaires dans le quotidien, le projet pédagogique, la restauration... Mais c’est notre capacité d’accueil qui va tout déclencher, note Eric Bernard. En attendant nous avons un peu gelé les embauches d’été... » Le recrutement des saisonniers a été ralenti, leur formation aussi. En temps normal, « les Ceméa Nouvelle-Aquitaine forment 350 stagiaires sur avril et mai et ils valident pendant l’été leur stage pratique », analyse le directeur régional Charles Reverchon-Billot. Cette année, il se pourrait donc que les colonies manquent d’animateurs.
Quant aux « colonies de vacances apprenantes » labellisées par l’Etat, qui concerneront 250 000 enfants et pour lesquels l’Etat soutiendra les collectivités à hauteur de 400€ par enfant et par semaine, il laisse les organisateurs perplexes. « Il y a des choses à inventer et on peut imaginer se servir du protocole sanitaire comme support d’apprentissage », note Charles Reverchon-Billot. Reste que, « sans aide de l’Etat ou des collectivités, la crise risque de fragiliser le secteur de l’éducation populaire ». Vigilants, les Ceméa sont parmi les signataires d’une tribune parue dans Libération « Pour que vivent les colos ».
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jeudi 21 novembre