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Face au Covid-19, la résistance s'organise
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : jeudi 26 mars 2020Ici et là, qu’elles soient collectives ou individuelles, les initiatives se multiplient pour participer à l’effort de guerre que réclame la lutte contre le Covid-19. A travers les réseaux sociaux, la mobilisation se structure, souvent en lien avec des associations locales.
Parallèlement à l’appel du gouvernement à la « mobilisation générale des solidarités », concrétisé par la mise en place d’un site dédié à la réserve civique, de nombreuses initiatives citoyennes fleurissent ici et là en France, et dans la Vienne. A l’approche du pic de l’épidémie de Covid-19, la résistance s’organise en s’appuyant sur les réseaux sociaux et prend des formes diverses : confection de masques pour pallier la pénurie, e-cagnotte de soutien aux personnels soignants, groupe Facebook de mise en relation des bonnes volontés, maraudes pédagogiques…
Comme Youssef Maiza, les citoyens à l’origine de ces démarches se sont tous posé une question, toujours la même : « Comment est-ce que l’on peut aider ? » Le professionnel de la sécurité, qui intervient notamment dans les grandes surfaces, a créé le groupe Facebook Entraides Citoyennes 86 le 21 mars, las « de voir la détresse dans les yeux des personnes venues faire leurs courses et parce que j’ai été frappé par le nombre de personnes âgées… » A chacun désormais de s’emparer de cet plateforme commune. « La solution viendra de chacun de nous », assène Youssef. Il prévient toutefois : « Aider, oui, mais dans les règles du confinement. Il ne faut pas faire n’importe quoi. »
Depuis la création du groupe, les messages affluent. En lien avec des associations caritatives telles que la Croix-Rouge ou les Restos du cœur, Entraides Citoyennes 86 lance des appels à bénévoles (pour la préparation de colis, livraison de courses, etc…) ou organise des collectes de denrées alimentaires et vêtements pour les plus démunis, les personnes à faibles ressources, à petite retraite, les sans-abri aussi. Le groupe soutient aussi des maraudes pour « sensibiliser les jeunes », à Bellejouanne et bientôt aux Couronneries et Saint-Eloi, partout où le confinement est mal respecté, ou mal compris. Toutefois, plus que la ville, « le problème reste la campagne » où l’isolement est encore plus prégnant. « L’urgence est d’identifier les personnes dans le besoin, dans le respect de leur dignité. » Et, matériellement, de trouver un endroit couvert et fermé où entreposer les dons, le temps de s’assurer de leur décontamination et avant leur redistribution aux associations.
« Une vraie chaîne de solidarité »
La pénurie de masques a également suscité nombre d’initiatives, Sensibilisée au problème par sa sœur, infirmière libérale dans le Bassin d’Arcachon, Sandrine Guyon a entrepris d’en confectionner. « Elle m’a envoyé un patron, du CHU de Grenoble, et comme mon planning comportait plein de trous… » La tapissière chauvinoise a fait plusieurs tests, de tissu notamment, et lancé un appel au don d’élastiques sur le groupe Facebook Chauvigny la plus belle ville (depuis elle en découvre chaque jour dans sa boîte aux lettres). Elle consacre désormais ses matinées aux masques, « un geste barrière supplémentaire », tous doublés de ouatine, lavables à 30° et résistants, et elle a invité dans la ronde d’autres couturières. « Une vraie chaine de solidarité se met en place », constate-t-elle. Marie Gaillard aussi a souhaité mettre son savoir-faire et son matériel au service de la confection de masques. « J’ai deux machines à coudre et j’aime coudre depuis toujours, explique-t-elle. Confectionner des masques m’est donc apparu comme une évidence. » Pour la matière première, Marie a lancé un appel sur Entraides Citoyennes 86 (MG Lar). Un appel aux gilets jaunes usagés. Au-delà du symbole de résistance, cette Gilet jaune de la première heure insiste sur la « démarche écologique ». Toutes les chutes de tissu sont donc également les bienvenues sous les pieds de ses machines à coudre.
« On ne pourra pas tout changer, mais on souhaite apporter notre pierre à l’édifice », souligne de son côté Hocine Kerzazi. Le collectif châtelleraudais Civic dont il est membre a lancé une cagnotte sur leetchi.com ( (Coronavirus : soutien aux personnels hospitaliers de Châtellerault, héros de la nation), en faveur des personnels hospitaliers de Châtellerault. Sur la plateforme de financement participatif, elles sont pléthore du genre. « Selon le montant récolté, la somme pourra aussi bénéficier aux soignants de l’hôpital de Poitiers, précise-t-il. 5 000 euros, ce n’est qu’un premier palier, pour mieux équiper les personnels soignants et mieux accueillir les malades ».
Pour Civic comme pour les autres, il s’agit avant tout de « contribuer à (son) échelle ». A l’échelle locale, celle de sa ville, de son village, de son quartier, de son immeuble, de son hameau. Celle de tout à chacun.
Contact : Facebook Entraides Citoyennes 86 ou 07 62 79 94 82.
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Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.