
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Si Laura Fernandez et Hugo Manteau ont confié la confection de leurs sacs, besaces et pochettes en chanvre à des ateliers de tissage et de couture népalais, ce n’est pas pour profiter d’une main-d’œuvre à moindre coût. Loin s’en faut ! Les deux co-fondateurs de la marque Bhangara, installés au centre d’affaires de l’Ermitage, à Saint-Benoît, ont au contraire à cœur de soutenir le savoir-faire ancestral des tisserandes et couturières de la vallée de Katmandou. « Nous voulons faire une marque qui véhicule et défende les valeurs d’un commerce équitable », résume Laura.
Derrière le fil de chanvre qui leur sert de logo, les co-gérants ont tissé toute une chaîne éco-responsable. Ils ont pris soin d’en sélectionner chaque maillon selon des valeurs éthiques. Sur place de préférence. Le projet, imaginé dès 2017, s’est nourri de nombreux allers-retours entre la France et le Népal. Désormais, Laura et Hugo sont incollables sur la filière locale du chanvre : sa culture qui « consomme dix fois moins d’eau que le coton », sa haute résistance et sa biodégradabilité.
Deux manufactures népalaises confectionnent actuellement les modèles dessinés à Saint-Benoît. « La première est un atelier créé en 2008, par des femmes, pour favoriser la réinsertion de Népalaises en difficulté. Pendant six mois elles s’essayent au tissage, à la couture, à la teinture... Afin de choisir ce qui sera ensuite leur travail pendant quatre ans. Puis elles laissent leur place à d’autres, explique Laura. La deuxième manufacture, dans la province du Teraï, est tenue par un couple de couturiers depuis vingt ans. »
Eco-responsabilité
Laura et Hugo ont passé chaque pan de leur entreprise au crible de l’éco-responsabilité. Outre la production du chanvre et la confection, les étiquettes sont réalisées en lokta, le papier traditionnel népalais, et sérigraphiées sur place. Le site Internet banghara-store.com est hébergé par « PlanetHoster, un hébergeur Web basé au Canada dont le serveur est alimenté par une centrale hydroélectrique ». Et Bhangara a noué un partenariat avec SOS Village d’enfants ; elle reverse 5% de ses bénéfices à l’ONG, en faveur de l’orphelinat de Sanothimi.
Seule ombre au tableau : l’avion. « Notre axe d’amélioration principal », plaide Hugo. Outre son site, la marque est actuellement distribuée en ligne sur dreamact.eu, alertnativi.fr, abordage-shop.com. Comptez 15€ pour une petite pochette et jusqu’à 69€ pour un grand sac à dos.
Parallèlement, les deux co-gérants aimeraient développer la distribution en boutique physique « pour que les clients puissent toucher la matière », en France et pourquoi pas un jour en Espagne, le pays de Laura.
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