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Philippe Katerine, poète imparable
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : lundi 10 février 2020A l’affiche de plusieurs longs-métrages et nommé par trois fois aux prochaines Victoires de la musique, Philippe Katerine est déjà incontournable en ce début d’année. Il est au Théâtre-auditorium de Poitiers, samedi et dimanche, pour un concert puis une lecture musicale d'un recueil de ses dessins.
Une nouvelle tournée, des rôles au cinéma (dernièrement dans Notre Dame et Le Lion), trois nominations au prochaines Victoires de la musique… 2020 devrait être sans nul doute l’année de Philippe Katerine. Popularisé par son rôle dans Le Grand Bain -pour lequel il a reçu un César en 2019- le chanteur avait pu mesurer sa cote de sympathie lors du passage du France Inter Tour, en novembre dernier à Poitiers. Le Thouarsais d’origine, mais Vendéen dans l’âme, est ici en terrain connu. « J’ai joué au Confort moderne trois ou quatre fois je crois », se rappelle-t-il. Samedi et dimanche, il se produira cette fois au Tap, dans le cadre de la Carte blanche laissée au label Cinq7 (lire encadré).
Samedi, il jouera entre autres les titres de son dernier disque, Confessions, sorti fin 2019. Un album studio sous influences -le dixième- qui emprunte beaucoup, par goût, aux sons de son époque. De Frank Ocean à Kendrick Lamar, en passant par PNL, Philippe Katerine est assurément en phase avec son temps. Rien d’étonnant, donc, à l’y voir s’entourer de jeunes talents de la chanson francophone, tels Angèle (sur Duo) ou Lomepal (88%). « Ce sont les chansons qui dictent leurs lois, qui réclament des voix autres que la mienne. Je pensais à telle personne qui pourrait prononcer ces mots-là, puis un visage vous arrive, un corps, un grain de voix… Il y a une évidence qui se fait. (…) Cela avantageait à la fois la chanson et ma voix. C’est toujours bien d’avoir un voisin, une voisine. Parce que je ne me vois pas habiter une maison dans la plaine, isolé.
Ses dessins sur scène
Il livre là des textes fournis, directs et, plus surprenant, qui aborde des thèmes actuels (le racisme dans Blond, l’homophobie dans 88%). Engagés, l’air de rien. « Oui, il y a plein de choses qui rentrent de l’actualité et qui ressortent… Ca va et ça vient comme on dit », élude-t-il, derrière cette candeur si caractéristique. Manifestement peu prompt à se mouiller au-delà de ses textes, Philippe Katerine dit avoir toutefois ressenti, à 50 ans passés, « un besoin d’écrire qui était fort » sur Confessions. « On se dévoile toujours (à travers un album, ndlr). Là, c’est une confession, on va dire, plus… étendue, parce que c’est plus écrit. Il m’est arrivé de faire des chansons avec peu de mots alors que là, j’ai noirci des cahiers et des cahiers. On est plus dans les détails, dans quelque chose de plus développé. » Pour peu que l’on goûte la légèreté coutumière de l’artiste.
Ce ton si singulier, il le développe aussi sur papier, à travers des livres graphiques signés de sa main. « Le dessin est l’un de mes hobbies », confie-t-il. Publiés en 2017, Ce que je sais de la mort et Ce que je sais de l’amour donnent lieu, dimanche, à une lecture musicale, aux côtés du guitariste Philippe Eveno. Une autre facette de Philippe Katerine, poète des temps modernes et artiste caméléon sensible, diablement original.
Outre Philippe Katerine, la Carte blanche à Cinq7 permet au Tap de proposer samedi un concert acoustique du duo Dominique A-Bertrand Belin, deux autres artistes du label. A noter aussi, le même soir à partir de 23h, le tout premier DJ set du Poitevin Malik Djoudi. Un set à son image, avec de nouvelles compositions conçues pour le dancefloor, faites de nappes synthétiques troublantes, de basses profondes et de beats ravageurs.
Informations et réservations sur tap-poitiers.com
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