Aujourd'hui
La voie judiciaire semble être la seule encore ouverte pour les riverains de la LGV Tours-Bordeaux qui désirent toujours une reconnaissance de leurs nuisances.
Bernard est « désabusé ». Cet habitant de Coulombiers s’est battu avec d’autres contre la LGV Tours-Bordeaux pendant près de vingt. Aujourd’hui, cette infrastructure est là et, il l’assure, sa qualité de vie s’est dégradée : « Le chantier a détruit la plus belle partie de ma propriété. On peut aller de moins en moins dehors à cause du bruit qui dure près de trente secondes à chaque passage. Et puis, ce n’est pas beau à voir. » Bernard n’a pas envie de vendre cette maison qui appartient à sa famille depuis plusieurs générations. En revanche, il a bien l’intention de porter sa situation devant la justice afin d’obtenir une indemnisation. « L’argent c’est bien mais la LGV restera toujours là. Je veux surtout une reconnaissance officielle des nuisances que je subis de- puis plusieurs années. ». Le comité TGV réaction citoyenne a contacté le cabinet d’avocats Hugo-Lepage, du nom de Corinne Lepage, ministre de l’Environnement de 1995 à 1997. La même démarche a été engagée par le CRI72 sur la ligne Paris-Rennes.
Propriétés dévaluées
La première étape va consister à effectuer une estimation foncière de toutes les propriétés impactées. Un cabinet spécialisé de la Vienne, agréé par les assurances, devrait s’en occuper dans le courant de l’année 2020. « Bruits, souffle, vibrations... Certaines maisons ont perdu près de 30% de leur valeur », assure Valérie Dolimier, prési- dente du Comité de défense du territoire et de l’environnement (CDTE). Nous attendions beaucoup du Conseil général de l’environnement et du développement durable, mais son rapport remis l’année dernière ne contenait rien de probant. » Notamment concernant les critères techniques qui auraient permis d’obtenir des aménagements anti-bruit.
Lisea a respecté les normes en vigueur pour construire cette ligne de train. Même si certains riverains doutent de la perti- nence des mesures acoustiques réalisées en 2019, l’entreprise est difficilement attaquable sur ce point. « Mais les nuisances et la dépréciation de nos maisons sont bien réelles, estime William Laurette, porte-parole de l’Association contre les nuisances de la LGV dans le nord-Vienne. Dans une entreprise, on ne mesure pas la moyenne de bruit sur une journée, on protège c’est tout ! » Mais combien seront prêts à sauter le pas ? « Beaucoup sont fatigués », note Bernard. Une vingtaine d’entre eux ont répondu présent pour le moment.
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