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Les centres de santé, une réponse à la pénurie de médecins
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mardi 28 janvier 2020Face à la pénurie de médecins généralistes dans certains territoires, l’Agence régionale de santé a lancé au printemps dernier un appel d’offres pour la création de dix-neuf nouveaux centres de santé. Des structures dans lesquelles les praticiens sont salariés, comme aux Trois-Cités, à Poitiers.
Les habitants le réclamaient, les élus l’ont fait. Depuis quelques jours, Soyaux (Charente) dispose d’un centre de santé municipal avec six médecins et deux secrétaires médicales, tous salariés par la Municipalité. En Corrèze aussi, ce type de structures collectives a vu le jour « après des appels de désespoir de la population », dixit Emilie Saderne. La directrice du centre de santé des Trois-Cités (dix salariés, dont trois généralistes, une gynécologue, un orthophoniste et une infirmière), suit de très près l’évolution de tous les dossiers à l’échelle régionale et nationale. Elle peut se prévaloir d’une expérience de dix ans dans ce type de structures, notamment en région parisienne. Au-delà des bourses aux futurs jeunes médecins pour les inciter à s’installer sur des territoires déficitaires, solution adoptée par le Département, ou encore de l’émergence de maisons de santé pluridisciplinaires, les centres de santé répondent à plusieurs aspirations.
« Pas de conflit d’intérêts »
« Les médecins sont attirés par une forme de tranquillité, estime Mohamed Rhalab, président de l’association de gestion du centre de santé des Trois-Cités. Ici, on s’efforce de résoudre tous leurs petits tracas pour qu’ils travaillent dans un cadre idéal au service des patients. » « Personnellement, j’apprécie de travailler sans être en situation de conflit d’intérêts. Je suis payé la même somme si je vois un, deux, trois ou cinq patients par heure, témoigne de son côté le médecin coordinateur de la structure. Par ailleurs, si je suis malade moi-même, j’ai une couverture médicale. » Le généraliste, « militant » comme il l’indique, estime carrément que les centres de santé sont « l’avenir de l’offre de soins primaires en France ». Avec un argument massue : « Les patients bénéficient de compétences croisées. »
« Une vraie utilité publique »
Emilie Saderne estime qu’il existe « trois profils distincts : des médecins âgés qui veulent terminer leur carrière de façon plus légère, d’autres en cumul emploi-retraite et de jeunes médecins prêts à s’engager dans un projet avec de la souplesse ». Dans le cas des Trois-Cités, la formule connaît un vrai succès. En 2019, l’association a vu passer 1 500 patients pour environ 8 000 consultations, chiffres « en constante progression », selon la directrice. Les Trois-Cités n’est pourtant pas en déficit d’offres de soins au sens des critères de l’Agence régionale de santé -contrairement au Loudunais par exemple-, mais le centre répond « à une demande de proximité ». « En presque cinq ans, nous avons assuré 22 000 ou 23 000 consultations, prolonge Mohamed Rhalab. C’est une vraie utilité publique, sachant que nous participons aussi à désengorger les urgences... » Dans la Vienne, il n’existe qu’un deuxième centre identique, à Mauprévoir.
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