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Poitiers et Angoulême s’illustrent par la BD
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : lundi 03 février 2020Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême se déroule de jeudi à dimanche. De nombreux Poitevins, simples amateurs ou professionnels du livre, s’y retrouveront. Poitiers pourrait à son tour devenir lieu de convergence des acteurs du 9e art autour de la recherche. Explications.
Jeudi s’ouvre le 47e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Cette année encore, parmi les 150 auteurs que compte la Nouvelle-Aquitaine, on y retrouvera des Poitevins au sein des différents jurys ou en dédicace, comme Marie Bourgoin (Gallimard) ou encore Timothé Le Boucher (Glénat). « C’est un moment à part, foisonnant, où l’on peut rencontrer les autres auteurs, des éditeurs et la presse. Cela n’arrive qu’une fois dans l’année », confie le jeune auteur, plusieurs fois sélectionné à Angoulême.
Tous les professionnels qui s’y rendent décrivent un événement intense. Une vitrine au rayonnement incomparable. « Il nous permet de faire parler de nous au Japon, souligne Stéphane Duval, le directeur du Lézard Noir. Cela facilite par exemple l’achat de droits auprès d’éditeurs étrangers. » C’est à Angoulême que lui et FLBLB, l’autre maison d’édition alternative poitevine, ont fait valoir leur singularité sur ce marché. « Il faut capitaliser là-dessus. Cela me réjouit quand je lis « l’intrépide éditeur poitevin » dans un article de presse. » De là à faire de Poitiers une place forte de la BD en France, il y a un pas. N’empêche, une initiative devrait renforcer son poids dans l’écosystème du 9e art.
La recherche s’en mêle
Dans la région, des universitaires s’intéressent aux enjeux sociétaux de la bande dessinée -la rémunération des auteurs- ou analysent le contenu des planches à travers les thèmes abordés : la place des femmes, le traitement de certaines maladies, la sensibilisation à l’environnement… D’autres, enfin, voient la bande dessinée comme un vecteur pédagogique à même de transmettre des messages. Mais autant le dire tout de suite, ces initiatives sont plutôt isolées.
C’est dans ce contexte que l’université de Poitiers vient d’être missionnée pour coordonner le premier réseau régional de recherche sur la bande dessinée. La Région a débloqué une enveloppe de 97 000€ afin de financer la phase d’amorçage jusqu’en juin 2021. « L’objectif, dans un premier temps, consiste à identifier les chercheurs et les acteurs économiques intéressés en Nouvelle-Aquitaine dans le but de réaliser un annuaire reprenant les thèmes abordés et de les aider à se rencontrer », explique le porteur de projet, Frédéric Chauvaud. L’un des enjeux de la démarche consiste à développer une activité économique à partir des compétences académiques identifiées. « Tout cela en respectant notre déontologie », nuance l’historien, directeur de la Maison des sciences de l’Homme et de la société de Poitiers, amateur de bande dessinée depuis sa plus tendre enfance.
Toutes les disciplines sont potentiellement concernées. Ce réseau rayonne sur les six universités de la région, des laboratoires du CNRS, le Cnam ou encore la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, temple du 9e art, à Angoulême. Mais il intègre aussi l’Ecole européenne supérieure de l’image, avec laquelle l’université de Poitiers porte depuis 2016 un master et un doctorat de création spécialisés dans la BD. Et pourquoi pas, un jour, une chaire de bande dessinée à Poitiers ?
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