
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Jugé trop complexe et peu eficace, le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) évolue vers le nouveau dispsitif baptisé Ma Prime Rénov’. L’objectif principal consiste à flécher les aides financières à la rénovation énergétique vers ceux qui en ont le plus besoin :les ménages modestes. Comment ? D’abord en ciblant les propriétaires déclarant moins de 27 729€ (pour deux personnes). Ensuite en réduisant le délai de paiement de ces aides. Jusque-là, les candidats au CITE devaient avancer les fonds pendant près de dix-huit mois en attendant un abattement fiscal, ce qui pénalisait les petits revenus dépourvus d’épargne. Le ministre du Logement Julien Denormandie a récemment précisé que son objectif de paiement est « de quinze jours à terme après validation de la demande ».
Un détail qui a son importance, Ma Prime Rénov’ remplace également l’aide de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) baptisée « Habiter Mieux Agilité ». C’est d’ailleurs l’Anah qui est chargée d’étudier les dossiers. Présentée comme « plus simple » et « plus juste » avec « un reste à charge moins important », cette prime peut atteindre 70% de l’investissement consenti en isolation, ventilation ou chauffage. Pour en bénéficier, il faut être propriétaire d’un logement construit depuis plus de deux ans, l’occuper comme résidence principale, ne pas dépasser le plafond de ressources et faire réaliser les travaux par une entreprise Reconnue garante de l’environnement (RGE). La démarche s’effectue en ligne sur maprimerenov.gouv.fr.
Le bâtiment inquiet
En 2021, Ma Prime Rénov’ sera élargie aux propriétaires bail-leurs (qui louent leur logement à un tiers) et le plafond de res-sources sera rehaussé à 44 124€ (toujours pour deux personnes). En revanche, cette réforme exclut d’ores et déjà les ménages les plus aisés, qui étaient les plus prompts à utiliser les aides. Une source d’inquiétude pour les professionnels du bâtiment. « Plus on fait de volume, plus les prix des produits diminuent, souligne Jérôme Beaujanneau, le président de la Fédération française du bâtiment dans la Vienne. Si 20% de la population n’a plus accès aux aides, le risque c’est de faire moins de volume et de ne pas démocratiser les produits. Pour les entreprises, c’est moins d’activité, sans compter qu’elles ont investi pour obtenir les qualifications nécessaires. »
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