
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Si vous voulez passer votre permis prochainement, vous devrez vous armer de patience. En effet, le nombre de places d’examen octroyées aux auto-écoles a été revu à la baisse sur ces derniers mois. La raison ? Le départ non-remplacé, en août dernier, d’une examinatrice. Désormais, ils ne sont plus que six inspecteurs du permis de conduire dans la Vienne.
Une situation que subissent les auto-écoles, lesquelles voient les délais d’attente à l’examen s’allonger considérablement. « De 35 jours d’attente entre deux passages, nous en sommes aujourd’hui à plus de 110 !, s’insurge Aurore Ferrand-Rousseau, cogérante de l’auto-école de la Gibauderie, à Poitiers. Les élèves qui se sont inscrits en candidats libres ne passeront pas avant avril. » Avec un surcoût notable, entre 200 à 400€ de plus pour un candidat au permis B.
Une rencontre avec les députés
« A sept inspecteurs, ça fonctionnait, insiste l’exploitante. C’est un maillon de la chaîne qui impacte tout, d’autant que l’on a toujours autant d’élèves. Si cela dure, on sera sans doute obligé de licencier un moniteur. » Avec ses deux associés, Aurore Ferrand-Rousseau a obtenu en septembre un rendez-vous avec la préfecture de la Vienne, qui a autorité sur la direction départementale des territoires (elle-même en charge de l’examen du permis de conduire). « On nous a dit que des remontées seraient faites, mais nous n’avons pas eu de retour depuis... » La préfecture confirme avoir demandé des renforts auprès de l'administration centrale, rappelant que la nomintation d'inspecteurs est du ressort du ministère de l'Intérieur, lequel alloue un contingent à l'échelle régionale avant répartition vers les départements.
Confronté à une importante pénurie d’inspecteurs au printemps 2019, le département des Côtes-d’Armor n’avait pas été classé prioritaire pour bénéficier de renforts, son temps de passage entre deux examens ayant été estimé inférieur à la moyenne nationale. La préfecture de la Vienne confirme que le nombre d'inspecteurs est apprécié « au regard de la volumétrie d'examens présentés sur le territoire ».
Aujourd’hui, l’incompréhension domine parmi les auto-écoles de la Vienne. C’est aussi un nouveau coup dur, dans un contexte d’« ubérisation » de la profession et l’arrivée de nouveaux prestataires sur le marché (La Poste, Ornikar, etc.). Vendredi, une quinzaine d’exploitants partageront leurs inquiétudes à trois des quatre députés de la Vienne. « Ils attendent beaucoup de cette rencontre. Cela concerne les députés, car il y a un impact direct sur leurs administrés. » Et Aurore Ferrand-Rousseau de rappeler : « Aujourd’hui, on se bagarre pour nos candidats. »
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