Vin en ligne, du virtuel au réel

Comment donner confiance aux consommateurs quand on gère une plateforme de vente de vin en ligne ? Le Petit Bouchon et Miss and Wine, deux initiatives portées par des Poitevins, misent sur le bouche-à-oreille et le contact direct.

Romain Mudrak

Le7.info

Si la vente de vin en ligne reste marginale, elle tend à se développer. Deux obstacles restent cependant à surmonter : les frais de port et la confiance du client. Difficile de contourner le premier. Mais pour le second frein, le Poitevin Julien Dumas a décidé de mettre directe- ment son numéro de portable sur son site petitbouchon.fr. Appels, emails, tchat, il répond lui-même à toutes les interrogations. Des fiches de dégustation accompagnent toutes les bouteilles de vin biologique, biodynamique et naturel. On y trouve un mot sur le producteur et la description de la méthode de culture, du domaine, une note, des conseils de service, un accord mets-vins... Bref, de quoi guider les consommateurs. Sur son site, ils peuvent offrir une box contenant une ou deux bouteilles d’un « paysan vigneron » sélectionné. Chaque mois, l’offre change. « Les abonnés me font confiance pour leur faire découvrir des vins, ils ne veulent pas un cépage ou une région précis. Ensuite le bouche-à-oreille fait le reste », assure le chef d’entreprise.

Il y a quelques semaines, Julien Dumas est passé du virtuel au réel en inaugurant un restaurant baptisé Le Petit Bouchon, sur la zone commerciale de Chasseneuil. Sa volonté est de « renforcer sa crédibilité face aux clients », en adossant un lieu physique identifié à son site Internet. Une façon de donner « un repère » aux consommateurs. « Les locaux qui viendront au restaurant découvriront le site et les autres utilisateurs du portail passeront peut-être pour manger en venant au Futuroscope. »

Miss and Wine sur les tables poitevines
Les amateurs de pinard sont plutôt bien représentés dans le (Haut) Poitou. La preuve, un deuxième acteur cherche à se faire une place sur le Web. Créé en octobre 2016 par deux passionnés, missandwine.com ne commercialise que des breuvages réalisés par des viticultrices (Le 7 n°336). Depuis trois ans, le bébé a bien grandi, même s’il ne permet pas à ses promoteurs d’en vivre. Une trentaine de domaines sélectionnés figurent au catalogue. Le site a vendu 500 bouteilles cette année, soit deux fois plus qu’en 2018. Grégory Jean est aussi en contact direct avec ses clients sur sa plateforme. Mais pour aller plus loin dans cette relation de proximité, il organise des rencontres avec les vigneronnes. Après un salon en juin, ce gérant d’une agence Web du Mirebalais propose désormais ses vins à la vente au Patio et au Bistrô de Saint-Benoit. « Nous ne serons pas partout car nous voulons garder ce côté qualitatif. » Le message : si des professionnels font confiance à Miss and Wine, pourquoi pas vous ?

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