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La nécessaire mue des buralistes
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : lundi 16 décembre 2019Souvent le dernier commerce d’un bourg, les bureaux de tabac sont aujourd’hui appelés à diversifier leurs activités pour s’en sortir. Une aide de l’Etat favorise cette transformation. Dans la Vienne, 14 dossiers ont déjà été déposés.
Au menu, canard sauce pomme et nouilles. Ce midi encore, le tabac relais de la Boivre « Chez S.A.M. », installé à La Chapelle-Montreuil, fait le plein. Voilà un mois et demi que l’établissement propose de la restauration sur place, avec une formule ouvrière à 13€. « Il y avait une demande et il n’y avait pas vraiment de service de ce type dans le secteur, explique Anne-Marie Daillet, qui a repris cette affaire il y a bientôt trois ans, avec son compagnon. On n’a pas pris trop de risque. »
Le couple a réaménagé cette ancienne salle de jeux avec chaises, tables et couverts, puis rafraîchi les murs en attendant d’affiner la déco. « On a investi pour 4 000€, confie Anne-Marie. Jusque-là, c’est plutôt satisfaisant. On fait entre dix et quinze couverts par jour, jusqu’à vingt en fin de semaine. Si on gère bien nos stocks, en évitant le gaspillage, on sera gagnant. » Par le passé, l’établissement avait déjà diversifié ses activités. Dépôt de pain, petite épicerie, services dématérialisés… Seule la téléphonie n’a pas pris.
Jusqu’à 33 000€ d’aide
Le commerce est le dernier du bourg, comme souvent en zone rurale. Alors que 500 bureaux de tabac baissent le rideau chaque année en France, leur transformation paraît vitale. C’est pourquoi l’Etat a débloqué un fonds de transformation de 80M€, qui court jusqu'à fin 2021. A la suite d’un accord national, la Chambre syndicale des buralistes a confié aux Chambres de commerce le soin de mener les audits, préalables au versement de cette aide dont le montant maximal s’élève à 33 000€. En prenant en considération les besoins et l’environnement de l’établissement.
Quatorze débits de tabac du département ont déjà été audités ou sont en passe de l’être. Dont celui d’Anne-Marie. « La fixation des commerces de proximité dans les centres-bourgs est l'une de nos priorités. Quand un bureau de tabac ferme, c'est toujours une perte énorme », souligne Claude Lafont, le président de la CCI de la Vienne. Il y a quinze ans, on comptait 270 bureaux de tabac dans le département. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 195. « Certaines personnes n’ont pas été capables de se remettre en question. Aujourd’hui, il faut essayer d’apporter des choses nouvelles pour faire rentrer les flux dans nos commerces », assure Jean Durand, le président de la Chambre syndicale des buralistes. Souvenirs, snacking, vapotage… Face à l’érosion progressive du nombre de fumeurs et à la hausse du prix du paquet de cigarettes, l’avenir des buralistes se joue sans doute là.
Plus d’informations sur transformation-buralistes.fr ou au 01 44 69 28 81
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