Aujourd'hui
Avec un effectif relativement jeune, le Poitiers Basket 86 va tenter d’accrocher les playoffs de Pro B, qui se sont dérobés sous ses pieds les deux dernières saisons. De là à viser une accession en Pro A, il y a un pas.
La saison régulière a démarré ce week-end, avec déjà quelques surprises à la clé. Fos qui s’incline à Blois ou Poitiers qui chute à Denain (82-91, ap) avec huit points d’avance à deux minutes du terme, avouez qu’il fallait oser ! Il faudra s’habituer à ces « bizarreries » estampillées Pro B. « Une nouvelle fois, le championnat s’annonce serré. Il n’y a plus de petites équipes », enfonce Ruddy Nelhomme. Le coach du PB parle d’expérience, lui qui compte déjà six saisons dans la division. Comme à chaque veillée d’armes, le technicien guadeloupéen affiche une prudence de sioux. « On a construit une équipe qui souhaite se qualifier pour les playoffs », dit-il du bout des lèvres.
Le club, cinquième budget de Pro B (cf. page 13), dispose aussi de la septième masse salariale. Une masse salariale rehaussée de quelque 20 000€, eu égard au résultat financier de l’exercice 2016- 2017 qui sera positif. « La situation s’améliore et c’est pour cette raison que nous avons pu investir davantage dans l’enveloppe dédiée à l’équipe première », reconnaît Louis Bordonneau, le président du PB. Avec de tels moyens, le finaliste des playoffs 2014 navigue dans des eaux éloignées de celles d’Orléans, Nancy voire Nantes, les trois « nantis » du championnat. Mais l’argent ne fait pas toujours le bonheur, même s’il y contribue.
Court, moyen, long terme
Ainsi, en conservant Sekou Doumbouya, que toute l’Europe s’arrachait, Poitiers a « recruté » malin. La progression du prodige orléanais, couplée à l’arrivée de l’international U18 Yanik Blanc, offre de belles garanties, quand bien même les deux minots apprennent encore « le métier ». Le prêt du Chalonnais Ibrahima Fall Faye (cf. page 23) doit aussi être perçu comme le pari de la jeunesse. L’ADN du club, en somme. Maintenant, comme partout ailleurs, les résultats à court terme -donc la pression inhérente chaque week-end- servent d’abord de juge de paix. Ruddy Nelhomme le sait et s’appuie donc sur des éléments plus expérimentés (Guillard, Thinon, Léonard, Joseph) pour encadrer les jeunes loups aux dents longues.
A leurs côtés, trois Américains à l’expérience et au pedigree inégaux. Le meneur Ricky Tarrant et l’intérieur Devon Collier dé- couvrent les charmes de l’Hexagone, tandis qu’Anthony Goods a déjà roulé sa bosse aux quatre coins de l’Europe. De leur capacité à s’adapter à la Pro B, aux systèmes de jeu, aux coups de sifflets des trois arbitres aussi, dépendra le rendement de Poitiers. « Le but est vraiment de stabiliser le club en Pro B, avant peut-être d’envisager autre chose », balise Ruddy Nelhomme. C’est que le projet Cap 2020, né au printemps 2015, a fixé un retour en Pro A à cet horizon. Au-delà, les collectivités locales poussent pour la construction d’une Arena de 6 000 places en 2021. Entre court, moyen et long terme, cette saison 2017-2018 pourrait se transformer en étape charnière.
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